• Le château de Gros Bois

    Souvenirs d'Empire

    Le château de Gros Bois est une vaste demeure aux proportions très harmonieuses, assez caractéristique de cette période Louis XIII où les fantaisies
    de la Renaissance se prolongent encore mais où pointe déjà la rigueur classique. L'édifice se compose d'un corps de bâtiment centrai dont la
    partie médiane, très gracieusement arrondie, est surmontée d'un attique, lui-même couronné d'un fronton. Cette partie a été élevée à la fin du
    XVIes. pour Raoul Moreau, trésorier de l'Épargne. Quarante ans plus tard sont construites les deux ailes en retour d'équerre qui bordent la cour
    d'honneur; c'est à Charles de Valois, fils naturel de Charles IX, que l'on doit ces nouveaux bâtiments. Toutes les façades allient avec bonheur la
    pierre, la brique et le crépi, auxquels s'oppose le gris sombre des hautes toitures d'ardoise. Seule la salle à manger a préservé
    l'aspect qui était le sien du temps de Louis XIII. Les fresques que l'on peut y admirer sont l'oeuvre d'Abraham Bosse : elles furent commandées
    par Charles de Valois en 1644 à l'occasion de son second mariage, à 71 ans, avec Françoise de Nargonne, qui n'en avait que 23. Vous pourrez
    voir, dans la même pièce, le plafond superbement décoré où sont représentées les initiales entrelacées du même Charles et de sa première femme,
    Charlotte de Montmorency. En 1805, le maréchal Berthier, prince de Wagram, se porte acquéreur du château de Gros Bois. Berthier mène
    grande vie et il transforme une grande partie des appartements : les décors et les meubles qu'il introduit font de la demeure un véritable musée de
    l'époque napoléonienne. Dans le salon des Huissiers, plusieurs pièces de mobilier sont signées Jacob, et les bronzes Thomire ; les tableaux sont
    des oeuvres d'Antoine Gros. Des portraits de Napoléon ornent le salon de l'Empereur; on y voit également le plan de la bataille de Wagram établi
    par Berthier. Des bustes des maréchaux d'Empire sont exposés dans la galerie des Batailles ; celle-ci doit son nom aux tableaux commandés par
    Berthier pour illustrer les batailles auxquelles il prit part (Eylau, Iéna, Austerlitz, Marengo, Lodi, Rivoli, les Pyramides, Wagram). Le bureau de
    travail du maréchal Berthier est orné de solives peintes ; une crédence conçue dans le style « retour d'Egypte » est l'oeuvre de Jacob. Enfin dans la
    bibliothèque est conservé, outre une col lect ion comptan t plus de 3000 volumes, un ensemble remarquable de cartes et de plans de
    bataille ; quant aux deux vases en jaspe qui ornent la salle, ils sont un don du tsar Alexandre Ier au maréchal Berthier lors de l'entrevue de Tilsit
    (juin 1807) entre l'empereur russe et Napoléon.


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  • Le musée du pain

    Le pain à travers les civilisations

    Il fallait y penser. Mais pour Jacques Lorch, meunier et fils de meunier, le pain, cet aliment quotidien, millénaire et sacré méritait bien un musée.
    C'est ainsi qu'en 1972, il décide d'installer ce musée (unique en France) dans le grenier qui court audessus de sa minoterie, qui est
    toujours en activité, au 25 bis de la rue Victor-Hugo. C'est donc l'odeur du grain et de la farine qui vous accueille, sitôt franchie
    la porte d'entrée. Les murs de l'escalier qui mène au musée sont tapissés d'affiches publicitaires vantant les mérites du pain, de brevets
    professionnels, de dessins et de gravures. En haut, la statue de saint Honoré, le patron des boulangers, vous souhaite la bienvenue. Vous
    voilà au seuil d'une vraie caverne d'Ali Baba : 1 700 pièces sont exposées ! Parmi les plus rares, celles provenant d'Egypte, comme ces sept petits pains
    retrouvés intacts dans un tombeau à Assiout et datant d'environ 2 400 ans av. J.-C. Les pains étaient cuits entre deux coupelles en bronze ficelées et
    déposées encore chaudes dans la tombe. D'Egypte aussi, un modèle réduit de grenier en bois représentant deux hommes apportant leur sac de
    grains ou de farine et un scribe assis, notant le poids (2 000 ans av. J.-C). Dans les vitrines, on peut également découvrir une remarquable collection
    de cachets à pain en bronze d'époque byzantine (ve et xiis.), et un moule à gâteau romain (ives.) représentant la déesse de la victoire. Très intéressante
    collection de fers à hosties, de gaufriers, de moules à gâteaux (un moule de mariage double) ou à pains d'épices ; des pains de tous les pays :
    fougasses, pistolets, casse-museau, pains sculptés de Tchécoslovaquie, galettes de manioc de Haïti, figurines en pâte à pain d'Equateur, kessias au
    blé dur du Maroc, sans oublier quelques épis du « blé des pharaons » (typique avec ses trois épis barbus sur la même tige)... Des maies et des
    pétrins : maie provençale du début du xixes., pétrin basque s'ouvrant à hauteur d'homme, pétrin normand du xvie s. qui servait pour confectionner
    le pain brié.

    Le pain et l'histoire

    Le musée possède également de très nombreux documents, tel cet arrêté signé de Fouché intimant aux boulangers l'ordre de ne plus faire qu'un seul
    pain, le «pain de l'égalité»; ou une lettre authentique de Marie-Antoinette nommant le chef de sa panetterie. Des caricatures comme celle de
    Daumier intitulée le Poids du pain ; des affiches, des timbres, des cartes postales, des bons de rationnement, des enseignes, et, suspendue à une
    poutre, une superbe balance à plateaux de cuivre d'époque Louis XIV.


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  • Le marché aux puces de Saint Ouen

    Le plaisir de « chiner

    À la fin du xixes., quelques chiffonniers avaient coutume de venir proposer sur le glacis des fortifications un peu de tout, un peu de rien. Organisées
    à partir de 1920, découvertes entre les deux guerres par les amateurs d'art et de bizarre, les Puces ont connu un tel succès qu'aujourd'hui
    elles ressemblent davantage à une vaste kermesse qu'à la « chine » d'autrefois. Il est devenu bien difficile d'y dénicher l'objet rare : mais on est
    gagné, dès la sortie du métro, par l'ambiance et par une fébrilité joyeuse devant le spectacle des virtuoses du boniment ou des «marchands» à la
    sauvette qui vous proposent dans le creux de leur main toutes sortes d'objets. C'est officiellement du samedi matin, 7 h 30, au lundi soir
    que les Puces ouvrent leurs « portes » aux 200000 visiteurs qui défilent chaque semaine sur leurs 8 grands marchés plus ou moins spécialisés.

    Les 8 marchés des Puces.

    Le plus ancien est le marché Vernaison, créé en 1920 par Romain Vernaison, un loueur de chaises de jardin public. Dans son dédale de ruelles,
    on trouve meubles et vaisselle, poupées anciennes ou perles et les costumes et accessoires 1900 que s'arrache le Tout-Paris des bals masqués. Le
    marché Biron, lui, est le plus chic, et le plus cher : sur ses 220 stands,  meubles et objets Art Nouveau, Arts-Déco, années 50 ou rustiques, armes,
    tableaux et livres anciens, etc., fourmillent. Si le marché Cambon propose surtout tableaux du xixe s. et meubles anglais, et le marché des Rosiers les
    styles Art nouveau et Arts-Déco, tradition et surprises sont à rechercher au marché Paul-Bert, qui, avec ses 250 stands, est l'un des plus intéressants.
    Au hasard de la « chine », on y trouve de tout, des malles de voyage anciennes aux escaliers à vis en bois. Le plus récent et le plus «branché»
    du marché est cependant le marché Serpette. Dans les boutiques de sa galerie apparaissent meubles, jouets, bijoux, luminaires et affiches des
    années 20 ou 50, mais aussi mobilier et objets de bistrot. À côté de ces marchés diversement « chic », le marché Malik, nom emprunté à un prince
    albanais, est le royaume de la fripe, des surplus américains, des vêtements style années 40 ou 50, et même du style cher aux hippies des années 70.
    Précisons que les bonnes affaires s'y font tôt le samedi matin ou tard le lundi matin. Enfin, pour ceux qui cherchent avant tout à retrouver les
    « vraies » Puces, c'est au marché Jules- Vallès qu'il faut fouiner, c'est le moins cher et le plus sympathique. Là règne la brocante où l'on trouve le toutvenant,
    le vrai bric-à-brac, la «drouille», bref, l'esprit des Puces dans toute son originalité.


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  • Le musée de l'Homme

    Le tour du monde en deux étages

    Quelques heures passées au palais de Chaillot, et l'on a l'impression d'avoir fait le tour du monde : tous les pays, toutes les cultures y sont représentés.
    À la fois musée, centre de recherche et d'enseignement, il se veut une synthèse des sciences de l'homme se rattachant à la préhistoire, à l'anthropologie
    et à l'ethnologie. Le premier étage s'ouvre sur la galerie d'anthropologie. Elle présente, sur de grands panneaux, la diversité biologique des
    hommes, des populations, et les problèmes liés à l'homme dès sa conception. On entre ensuite dans la galerie de paléoanthropologie dont l'objectif
    est de montrer au visiteur l'évolution physique, technique et culturelle des hommes depuis les origines jusqu'à l'âge des métaux. La série débute par
    les Australopithèques avec les premiers outils, de simples galets taillés. La galerie d'Afrique noire offre quelques- uns des plus beaux objets du
    musée : grand masque blanc du Gabon, bijoux d'or de Côte d'Ivoire, sculptures uniques en terre cuite, bronzes de l'ancien royaume du
    Bénin, icônes et fresques de l'art abyssin. La galerie du Proche-Orient et d'Afrique du Nord présente les genres de vie traditionnels. La galerie
    d'Europe (hormis la France qui est au musée des Arts et Traditions Populaires) est d'une extraordinaire variété : elle possède plus de 3 000
    costumes authentiques, 20000 fragments de textiles et de broderies, une très riche collection d'instruments de musique et des objets de
    toutes sortes. Le second étage est consacré aux peuples arctiques, à  l'Asie, à l'Océanie, à l'Amérique ainsi qu'à la présentation des Arts et Techniques.
    Un traîneau du Groenland nous fait pénétrer dans l'univers polaire des Eskimos et des Lapons. Cette salle présente des objets des plus
    anciens et des plus rares, comme des harpons, des figurines et peignes d'ivoire ou des masques miniatures en os de baleine. On entre ensuite
    dans la galerie d'Asie, qui débute avec ses collections sibériennes (magnifiques costumes de chamans) puis turco-mongoles, iraniennes et afghanes.
    Le monde indien est évoqué par sa musique populaire ; le monde chinois, par de somptueux costumes de l'Opéra de Pékin ; le Japon, par les
    produits de son artisanat. La galerie Océanie est consacrée aux différentes îles du Pacifique. Dans la galerie des Amériques, on peut voir le plus
    ancien objet ethnographique conservé en France, le manteau de plumes des Indiens Tupinamba. La dernière galerie, consacrée aux Arts et
    Techniques, est organisée de façon à en souligner la diversité au travers des multiples cultures du monde, ainsi que les grandes étapes de leur
    évolution. (Place du Trocadéro)


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  • La Butte Montmartre et le Sacré Coeur

    Le plus célèbre des « villages » de Paris

    Au sommet de la butte Montmartre et visibles de fort loin, les blanches coupoles de la basilique du Sacré- Coeur appartiennent à l'un de ces
    monuments sans lesquels il semble que Paris ne serait pas tout à fait Paris.  Cependant, cette énorme construction de style romano-byzantin, élevée
    sur les plans de Paul Abadie, ne fut complètement achevée qu'en 1914. Elle couronnait ainsi la plus haute des collines de Paris (129 m) et mettait le
    point final au décor d'un quartier déjà légendaire, celui de la bohème et des mauvais garçons, des cabarets et des artistes peintres.
    Le moulin de la Galette, le Bateau- Lavoir, le Lapin Agile, ou encore le Chat Noir, autant de noms qui évoquent la grande époque de Montmartre,
    celle de Renoir, Van Gogh, Utrillo, Picasso ou Aristide Bruant. Malgré le développement du tourisme, Montmartre sait encore accorder
    au visiteur quelques-uns de ses charmes les plus secrets : ses ruelles tortueuses dignes d'un petit village, ses maisons basses aux toits de tuiles
    sur lesquelles grimpent parfois des rosiers, ses innombrables escaliers, ses impasses bordées de ravissantes maisons et de jardinets qui font
    oublier que l'on est à Paris ! À quelques pas de l'agitation touristique du Sacré-Coeur ou de la place du Tertre, Montmartre sait encore donner
    l'illusion d'être un village. La meilleure façon de découvrir la Butte est d'y flâner aux premières heures de la matinée en se laissant
    guider par son instinct. Voici, néanmoins, quelques repères utiles. Le moulin de la Galette 100, rue Lepic. C'est un des derniers survivants des
    30 moulins de la Butte. Devenu bal populaire vers 1840, il inspira de nombreux artistes, parmi lesquels Renoir, Toulouse-Lautrec... Le
    château des Brouillards (prendre l'allée des Brouillards dans la rue Girardon). Une vraie «folie» édifiée par un marquis au xvnes. Le Lapin
    Agile (4, rue des Saules). Son nom lui vient du peintre André Gill, qui réalisa l'enseigne du cabaret : un lapin s'échappant d'une casserole, d'où
    l'idée du lapin à Gill ! La rue Saint- Vincent. Immortalisée par le chanteur Aristide Bruant, dont la cape noire et l'écharpe rouge font
    partie de la légende. C'est là qu'est plantée la vigne de Montmartre, vendangée chaque automne ! L'église Saint-Pierre. Merveilleuse de
    simplicité, souvent délaissée au profit de sa voisine, la basilique du Sacré- Coeur, Saint-Pierre est pourtant l'une des plus anciennes églises de Paris,
    puisqu'elle date de 1147. Le musée de Montmartre (12, rue Cortot) et le musée de Cire (place du Calvaire) évoquent l'histoire de la Butte pour
    le visiteur curieux des légendes et du folklore montmartrois.


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