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Par nomeren le 14 Novembre 2013 à 11:35
Il faut un siècle aux «rois fainéants» pour conduire la dynastie mérovingienne à sa perte. De 629 à 639, Dagobert Ier est, en dépit de la légende, le dernier souverain à diriger l’ensemble du royaume franc et à freiner une décadence entamée depuis la fin du VIe siècle. Désormais, l’histoire de la Gaule est celle de l’antagonisme entre l’Austrasie, centrée sur les pays rhénans, fortement germanisés, et la Neustrie où, entre la Somme, la Meuse et la Loire, l’empreinte romaine s’est mieux conservée, les régions périphériques, comme l'Aquitaine, la Provence ou la Bavière, retrouvant plus ou moins leur autonomie. Les rois ne sont plus les maîtres. En effet, faute de ressources qu’une administration rudimentaire ne peut leur fournir, ils ont dû distribuer leurs trésors et leurs domaines pour s’assurer des fidélités. De plus, le trône échoit d’ordinaire à des enfants ou à des adolescents maladifs, mourant jeunes, épuisés par les excès. Face à ces pâles figures (Clo- taire III, Thierri III, Clovis III, etc.) grandit la puissance des maires du palais. Le maire du palais, le premier des officiers de la cour royale, a d’abord été le représentant du roi près de l’aristocratie; puis, à mesure que celle-ci s’est renforcée, il en est devenu le porte-parole, avant d’en apparaître comme le chef. Il se trouve ainsi à la tête du réseau de fidélités qui, auparavant, convergeait vers le roi; comme c’est lui qui dispose des plus grands domaines, il peut encore accroître le nombre de ses fidèles en leur distribuant des terres. Les maires du palais de la Neustrie l’emportent tout d’abord avec Ebroïn qui, après avoir fait assassiner l’évêque d’Autun, Léger, soumet aussi la Bourgogne. Mais, en Austrasie, grandit le pouvoir des maires issus de la famille des Pippinides, ancêtres des Carolingiens, célèbre depuis Pépin Ier de Lan- den: en 687, Pépin II d’Herstal vainc définitivement la Neustrie à la bataille de Tertry. Il exerce désormais toute la réalité du pouvoir, même si l’image d’un roi affalé dans un chariot lentement traîné par des bœufs, que popularise la propagande carolingienne, est sans doute excessive. La victoire de Poitiers, suivie de la soumission de l’Aquitaine, accroît encore le prestige de Charles Martel, fils de Pépin II. Lorsque le roi Thierri IV meurt en 737, on met six ans à le remplacer. En 751. Pépin III le Bref, ayant fait constater par le pape qu’il exerce effectivement le pouvoir, se fait élire roi, puis sacrer, après avoir fait déposer le dernier des Mérovingiens. Celui-là, dépouillé de sa longue chevelure, signe de son pouvoir royal, est enfermé dans un monastère. Ainsi disparaissent les «rois fainéants»; mais depuis bien longtemps ils n’avaient plus rien à faire...
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