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Par nomeren le 11 Janvier 2015 à 11:28
La Sainte-Chapelle de Paris est l’un des chefs-d’œuvre de l’art gothique.
En 1239 et en 1241, Saint Louis acquiert de l’empereur d’Orient certaines reliques de la passion du Christ conservées à Constantinople, en particulier la couronne d’épines et un grand morceau de la croix.
Pour les abriter dignement, le roi décide d’élever dans son palais une nouvelle chapelle. Les travaux sont confiés à Pierre de Montreuil, auquel on doit aussi la nef de Saint-Denis; ils sont rapidement menés puisque la chapelle, commencée en 1243, est consacrée en 1248. Elle est longue de 36 m, large de 17, et sa flèche s’élève à 75 m au-dessus du sol; sa double destination, comme chapelle palatine et comme reliquaire, en explique la structure et la décoration. Comme toutes les chapelles palatines, l’édifice comporte deux étages: le second, dit «chapelle haute», est destiné au prince et à ses proches; la nef y culmine à 20,50 m au-dessus du sol. Le rez-de-chaussée, dit «chapelle basse», est réservé au personnel et comporte une nef, également unique, haute de 6,60 m. Un porche à deux étages dessert les deux niveaux.
Pour rendre les reliques bien visibles, l’architecte éclaire au maximum l’intérieur de la chapelle haute; il accentue donc l’évidement et la légèreté qui caractérisent déjà les édifices religieux parisiens. On arrive ainsi à une rayonnante châsse de verre où, de part et d’autre d’une nef unique, quinze longues fenêtres s’ouvrent entre les fines colonnes soutenant la retombée des voûtes.
La maçonnerie se borne à encadrer des verrières qui constituent l’essentiel de la construction.
L’architecture vaut surtout par son équilibre, sa finesse et sa sobriété. La sculpture, malgré sa haute qualité, se remarque peu; pourtant, les statues placées à mi-hauteur, le long des piliers dont elles sont complètement indépendantes, présentent des drapés fort élégants. Voûtes et murs sont recouverts de peintures, très largement restaurées, qui accentuent le caractère précieux de l’ensemble. Les vitraux sont particulièrement remarquables. Dans un décor géométrique, où la simplicité le dispute à une technique élaborée, se succèdent de multiples panneaux de petite taille, aux couleurs vives, souvent très proches des enluminures des manuscrits. Les dimensions restreintes de l’édifice imposent au verrier un style raffiné, bien différent du style monumental des cathédrales. La plupart des scènes reprennent les épisodes de la Bible annonçant la vie et la passion du Christ. La Sainte-Chapelle servira de modèle pour de nombreux édifices français et étrangers; elle contribuera ainsi à la diffusion et à l’évolution de l’art gothique. Profanée en 1791, elle a été restaurée grâce aux architectes Duban, Lassus et Viollet-le-Duc.
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Par nomeren le 8 Décembre 2013 à 11:34
Citadelle où prit forme le redressement de la France à l’époque funeste de la guerre de Cent Ans, le château de Loches, de tout temps lié aux destinées du pays, a été définitivement reconquis par Philippe Auguste en 1205. Forteresse de premier plan dans la guerre contre les Anglais, il sert aussi de résidence royale sous Charles VIII et Louis XI. Situé sur la rive gauche de l’Indre, au débouché d’un vallon latéral, il domine, de son enceinte de 2 km en forme d’ellipse allongée et dans laquelle on pénètre par la Porte royale, la ville avoisinante étagée sur la colline. Deux parties le composent: le Logis royal, le donjon; citons aussi l’église Saint-Ours du XIIe siècle, restaurée au XIXe siècle. A la pointe nord de l’enceinte, le Logis royal comprend deux éléments: le premier, au sud, datant de Charles VII, présente ses créneaux et ses tourelles; le second, au nord, date de Louis XII et montre, par ses décorations et ses lucarnes, l’évolution de l’architecture vers la Renaissance. Avec celle de Jeanne d’Arc, deux ombres féminines glissent le long des murailles: celle de la belle Agnès aimée par Charles VII, la «Dame de Beauté», morte à Jumièges en 1450; son tombeau se trouve au bas d’une tour ronde isolée, * au-devant du Logis Charles VII. Deux agneaux figurent aux deux extrémités de la statue gisante attribuée à Jacques Morel. A la pointe de la partie Louis XII se dresse l’oratoire d’Anne de Bretagne, épouse de deux rois auxquels, en dot, elle apporta la Bretagne. Le donjon, monument typique d’architecture militaire de la fin du XIe siècle, est formé de deux rectangles accolés; l’un, flanqué de contreforts, a 37 m de hauteur; l’autre n’a que 25 m et des dimensions diminuées de moitié. Au cours du XIIe siècle, deux murailles concentriques se développent à l’est, au sud et à l’ouest. Louis XI fait construire, pour remplacer le donjon roman, la Tour ronde ou Tour neuve à l’angle nord-ouest, reliée au château par deux courtines dont l’une a disparu. A la partie inférieure se trouve une salle à coupole hémisphérique; au premier étage, la salle de la Question se compose de deux salles superposées; la salle des Gardes occupe celle du haut. Des légendes s’attachent à ces cachots; les véritables sont situés dans le roc, à l’angle sud- ouest de l’enceinte. A ces souvenirs sinistres de Louis XI sont attachés les noms de Ludovic Sforza et du comte de Saint-Vallier, père de Diane de Poitiers, compromis dans l’afTaire de la trahison du connétable de Bourbon.
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