• Le jardin d'acclimatation

    130 années de jeux et de rêve

    En 1852, Napoléon III offre le Bois de Boulogne, un vestige passablement dévasté de la grande forêt du Rouvre, à la ville de Paris, à charge pour elle
    de l'aménager en promenade publique. L'un des parcs qui surgissent alors est celui de Bagatelle, l'autre est le Jardin d'Acclimatation, devenu
    principalement un parc d'attractions destiné aux enfants.

    Le parc d'attractions

    Le Jardin d'Acclimatation fut créé à l'initiative d'un groupe de savants passionnés de génétique animale qui souhaitaient «peupler nos champs,
    nos forêts et nos rivières d'hôtes nouveaux». Sa vocation première était donc d'acclimater animaux et végétaux exotiques à nos régions.
    Inauguré par Napoléon III en 1860, le Jardin possédait, vers 1870,110000 animaux, et connaissait un beau succès. Mais après le terrible hiver de
    1870-71, où tous ses animaux durent être vendus à la boucherie, le Jardin tomba peu à peu en ruine. En 1952, toutefois, une équipe dynamique
    décida de le relever et, pour ne pas faire double emploi avec le zoo de Vincennes, d'en faire avant tout un parc de promenade et de loisir.
    Aujourd'hui, à l'exception du stand de tir réservé aux adultes et du bowling de 24 pistes, il est devenu le domaine exclusif des enfants. On y
    accède soit par la Porte des Sablons,  soit directement depuis la Porte Maillot par le fameux « petit train » qui date de sa création et dont la « gare »
    d'arrivée se trouve non loin d'une superbe horloge florale constituée de 12 000 fleurs. Sans chercher à énumérer ses nombreux jeux et attractions,
    signalons que sont gratuits le hall des glaces déformantes, l'illustre Guignol, les deux grandes aires de jeu récemment rénovées (dont l'une réservée
    aux moins de 10ans), le grand échiquier en plein air, le zoo, qui a conservé ses singes et ses ours, et la ferme normande où les tout-petits
    peuvent partager leurs goûters avec les chèvres, qui grimpent sur les tables, ou les poules, moutons, etc., qui se promènent librement alentour.
    Dans le cadre de sa nouvelle orientation, le parc propose également plus de 50 attractions payantes, regroupées au sein d'une fête foraine permanente.
    Outre ses attractions, ses bars et ses deux restaurants, le Jardin anime aussi des activités culturelles, dont la plus importante est le Musée en
    herbe, fondé en 1975 dans la double intention d'instruire et de distraire son jeune public, auquel il propose également divers «ateliers». Depuis
    1984, enfin, le théâtre du Jardin offre, dans une très moderne salle de 300 places, des spectacles de qualité destinés à donner aux jeunes le goût
    de l'art dramatique.


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  • Le musée national des Arts et traditions populaires

    Notre patrimoine ethnologique

    Ce passionnant musée est installé depuis 1969 dans un bâtiment moderne du bois de Boulogne (6, avenue du Mahâtmâ-Gândhï - tél. :
    40.67.90.00). Il fut créé par l'ethnologue Georges-Henri Rivière et comprend plus de 800 000 objets et documents offrant un panorama de la
    société rurale française traditionnelle. Le musée comprend de nombreux services, dont une iconothèque, une phonothèque, une bibliothèque, un
    important service de consultation d'archives et une galerie d'étude destinée aux étudiants et chercheurs. Sa galerie culturelle, quant à elle,
    s'adresse à un large public. Elle se divise en deux parties : l'une traite de l'univers dans lequel l'homme se trouve inséré, l'autre, de l'organisation
    sociale. À la première se rattachent les techniques d'acquisition (pêche, chasse, élevage) et de transformation (du blé au pain, de la vigne au vin,
    de la toison au vêtement, de l'arbre à l'établi, de la carrière à l'édifice). Un atelier de tourneur sur bois et une forge du Queyras ont été reconstitués
    dans cette salle. Des aspects de la vie domestique, de l'habitat et de l'alimentation sont présentés dans des intérieurs ruraux fidèlement transposés.
    La section des coutumes et croyances illustre les rites qui jalonnent l'existence et les mythologies populaires qui accompagnent le cycle
    des âges (naissance, mariage, Sainte- Catherine, mort) et des saisons (les douze jours, la Chandeleur, carnavalcarême,
    la Saint-Jean, etc.). En ce qui concerne l'organisation sociale, plusieurs salles sont consacrées aux pratiques destinées à assurer la sécurité
    (sorts et divinations, médecine empirique). Le secteur des institutions évoque les lois qui régissent la communauté humaine (compagnonnage,
    foires et marchés, colportage, famille). On y verra reconstitués un buron d'Aubrac et un chalet savoyard. Une dernière section, celle
    des oeuvres populaires, donne un vaste aperçu des langages culturels : jeux (lutte, tir à l'arc, boules), spectacles (Guignol, cirque), musiques,
    danses, arts appliqués (vannerie, poterie, orfèvrerie, verrerie), arts plastiques (sculpture et imagerie). La visite se termine par une ouverture
    sur les influences reçues ou exercées par la culture française.

    Des expositions temporaires

    À côté de ses galeries permanentes, le musée des Arts et Traditions populaires organise des expositions périodiques,
    avec des programmes audiovisuels, sur des sujets divers ayant tous trait à la vie en France. Catalogues, cartes et ouvrages relatifs aux thèmes
    abordés dans les différentes sections du musée sont disponibles à la librairie de l'entrée.


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  • La cité des sciences

    Le temple des techniques

    C'est sur ce site qu'avaient été inaugurés en 1887 les Abattoirs généraux. À partir de 1958, on entreprit de les moderniser en élevant des bâtiments
    gigantesques : projet inadapté, auquel il fallut renoncer en 1974. Après la fermeture des abattoirs de La Villette, c'est à l'architecte Adrien Fainsilber
    que revint la tâche d'aménager, sur ce même emplacement, le musée. On s'extasie aujourd'hui devant l'immensité, la diversité de la Cité, mais plus
    encore devant sa puissante unité. Un style «cité» est né en ce lieu de rencontre entre le public et les nouvelles technologies. De plus, point de
    rencontre du canal Saint-Denis et du canal de l'Ourcq, le parc bénéficie d'une situation géographique exceptionnelle. Le site s'étend sur 55 ha
    entre les portes de Pantin et de La Villette. La façade sud, constituée de grands éléments de serre, contrôle les apports solaires, récupère l'énergie,
    intègre la végétation, dissipant ainsi la frontière entre dedans et dehors. À l'intérieur, le musée (250 m de long sur 120 m de large) se développe sur
    sept niveaux. Un grand hall central permet de s'orienter facilement vers les différentes activités du centre. La lumière naturelle pénètre grâce à deux
    coupoles rotatives de 12 m de diamètre. L'ensemble forme un tout aérien de structures métalliques, d'ossatures diverses, de poteaux tubulaires, de
    mezzanines et d'ascenseurs vitrés.

    L'exposition permanente «Explora» se divise en quatre départements :
    « De la Terre à l'Univers, traces pour demain» (océan et espace, terre active...) ; « L'aventure de la Vie » (les secrets du vivant, l'eau et la vie...);
    « La matière et le travail de l'Homme » (au coeur de la matière, le jardin robotique...); «Langages et communication » (le monde sonore, information
    et société...). De nombreuses expositions temporaires traitent l'actualité ou approfondissent un
    domaine de connaissance scientifique, technique, industrielle. L'inventorium (réservé aux enfants), la médiathèque, le planétarium, la salle Louis Lumière et la maison de l'Industrie sont également à la disposition du public.

    La Géode

    L'apparition de la Géode, c'est d'abord ce miroir sphérique géant où ciel, terre et hommes se reflètent, changent de dimension et de forme. C'est aussi un espace de spectacle avec 1 000 m2 d'un écran hémisphérique où les effets visuels et les effets sonores s'allient pour intégrer le spectateur à l'action. À l'intérieur, un seul pilier central en béton armé s'épanouit en poutres et voiles de croisées. Il porte les gradins où sont installés 357 sièges, plus ou moins inclinés selon la disposition dans l'espace.


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  • L'église de Louis XIV et le tombeau de l'Empereur

    Le vaste ensemble monumental qui porte le nom des Invalides a été créé en 1670 par ordonnance de Louis XIV dans le but d'accueillir les nombreux soldats blessés à son service. Le plan général des bâtiments, d'un classi­cisme majestueux et sévère, inspiré du palais de l'Escorial près de Madrid, a été dessiné par l'architecte Libéral Bruant (1636-1697). Après avoir tra­versé l'immense esplanade qui s'étend de la Seine jusqu'à la large façade horizontale, on pénètre dans la cour d'honneur par un élégant portail dont le fronton circulaire est orné d'un bas-relief représentant Louis XIV à cheval. L'impressionnante cour cen­trale est entourée de sobres façades à arcades qu'animent, aux angles, quel­ques statues et d'amusantes lucarnes en forme de trophées. Dans les loge­ments, qui abritaient autrefois 7000 pensionnaires, sont installés diverses administrations militaires, le musée de l'Armée et le musée des Plans- Reliefs. La façade méridionale de la cour d'honneur cache l'église Saint- Louis des Invalides, édifice sobre et aéré dû à Libéral Bruant ; une série de glorieux étendards pris à l'ennemi pend de la voûte de cette « église des soldats». En 1677, Jules Hardouin- Mansart (1646-1708) ajouta aux bâti­ments déjà construits une seconde église, ouvrant sur la première, et qui était initialement destinée, croit-on, à devenir la sépulture de Louis XIV. Ornée d'une admirable façade à deux étages de colonnes légèrement avan­cées et d'un dôme à l'italienne qui prend élan sur le quadrilatère relative­ment massif du plan en forme de croix grecque, cette chapelle axiale allie la pureté de l'architecture classique à certaines audaces d'un baroque à peine naissant. C'est à l'intérieur de ce sanctuaire que l'on ramena, en 1840, la dépouille de Napoléon, mort en exil à Sainte-Hélène. L'architecte Joachim Visconti (1791-1853) fut chargé de creuser et d'aménager une crypte susceptible de recevoir le cer­cueil de l'Empereur. L'énorme vide circulaire qu'il a ouvert dans le sol de l'église, juste à l'aplomb de la coupole, et où le monumental tombeau fut placé en 1843, ne manquera pas d'impressionner le visiteur. Sculpté dans une masse de quartzite rouge et reposant sur un double socle de granit, le sarcophage évoque, par ses proportions et son contour simple, la grandeur épique et glacée du rêve impérial. Alentour, tombeaux de Vauban, de Foch, de Lyautey, de Turenne, du roi de Rome et de Jérôme Bonaparte. Dans la chambre de l'Épée, qui fait face à la porte conduisant à la crypte, ont été rassem­blées quelques reliques : un chapeau, l'épée que l'Empereur portait à Aus­terlitz, ainsi qu'une statue du grand homme dans son costume du sacre, des drapeaux et trophées.


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  • Le musée de l'histoire de France

     

    La mémoire d'un peuple

     

    C'est dans l'un des plus prestigieux hôtels particuliers du Marais, le palais Soubise (60, rue des Francs-Bour­geois), au cœur même du vieux Paris, qu'est installé un musée, prestigieux malgré sa petite taille, le musée de l'Histoire de France. Établi dans les anciens appartements de la princesse de Soubise, au premier étage du palais, il présente les documents authentiques de certains épisodes marquants de notre histoire : depuis une collection d'édits datant de l'époque mérovin­gienne (vers le vnes.) rédigés sur papyrus, jusqu'à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (votée le 26 août 1789), en passant par les tablettes de cire de Saint Louis et le seul portrait de Jeanne d'Arc qui ait été fait de son vivant (il figure sur l'enregistrement de la prise d'Orléans, le 10mai 1429). On peut également découvrir l'authentique parchemin de l'édit de Nantes (signé par Henri IV en 1598 pour mettre un terme aux guerres de Religion) et celui de sa dramatique révocation par Louis XIV, 87 ans plus tard ; ou bien encore les émouvants testaments de Louis XIV et de Napoléon. La Révo­lution française est, elle aussi, très largement représentée au travers de nombreux documents d'époque : textes, assignats, gravures, maquette de la prison de la Bastille réalisée dans une des pierres de la forteresse. Sans oublier l'impressionnant trousseau des clés servant à verrouiller les cellules !

     

    C'est Napoléon III qui devait inaugu­rer ce musée, en 1867 : il avait souhaité ouvrir au public une partie des Archives nationales conservées depuis 1808 dans les hôtels de Soubise et de Rohan. (Après avoir visité l'hôtel de Soubise, on peut admirer, tout à côté, l'hôtel de Rohan-Strasbourg.)

     

    Le décor du XVIIIES.

     

    Mais, au cours de la visite, il serait dommage de ne pas lever les yeux des vitrines pour admirer la beauté des lieux : merveille des boiseries blanc et or, des plafonds rehaussés de moulu­res ou de peintures célébrant les délices de l'amour, exécutées par les grands maîtres de l'époque. Une commande spéciale du prince de Soubise en hommage à sa toute jeune épouse de 19 ans !

     

    C'est en effet en 1732, à l'occasion de son remariage, que le prince fit réamé­nager son palais. Tâche qu'il confia au décorateur Boffrand, alors au som­met de sa carrière. Aujourd'hui encore, les appartements du palais Soubise sont considérés comme l'un des plus beaux ensembles de style rocaille en Europe, à l'image des appartements que Louis XV, à la même époque, faisait construire dans son château de Versailles.

     


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