• La mosquée de Paris

    L'art islamique au coeur de Paris

    En plein 5e arrondissement, place du Puits-de-1'Ermite, la mosquée de Paris, aux murs blancs et aux petites tuiles arrondies vertes, dressant sa
    coupole et son minaret comme l'affirmation de son étrangeté, surprend le promeneur et appelle à la visite. Édifiée de 1923 à 1927 sous l'égide
    du gouvernement de la République française et du conseil municipal de Paris par une loi d'État pour perpétuer l'amitié franco-musulmane et le
    souvenir de centaines de milliers de musulmans morts pour la France, elle constitue une des dernières grandes oeuvres d'art islamique. De pur style
    hispano-mauresque, elle fut décorée par des artisans maghrébins, qui réalisèrent les mosaïques, les ciselures du bois de cèdre et ses arabesques.
    Dès l'arrivée dans le grand patio, Paris s'éloigne pour laisser la place à l'Orient. Avec, en son milieu, la vasque destinée aux ablutions des
    fidèles, cette cour à ciel ouvert apporte d'emblée une fraîcheur et une sensation de paix sensuelle propres aux civilisations méditerranéennes. Le
    décor est composé de versets du Coran calligraphiés en relief dans le stuc ou inscrits sur une mosaïque marron. Les autres mosaïques, vertes (couleur préférée
    du prophète, car symbolisant le point extrême du monde, là où se touchent les deux océans céleste et terrestre), possèdent des motifs très
    sobres qui leur confèrent un caractère géométrique fréquent surtout au Maghreb. Les arcs outrepassés propres à l'art musulman occidental
    s'ajoutent à l'harmonie du lieu. La deuxième cour, la cour d'honneur, propice à la méditation, se compose de deux galeries aux colonnades de
    marbre rosé qui enserrent un jardin touffu où s'harmonisent bassins et fontaines sur des vasques en mosaïque. Au-dessus se dresse le Minaret
    d'où, normalement, s'élève cinq fois par jour l'appel à la prière. Ici, on le lance de la salle des prières, pour respecter les voisins. Cette salle est
    d'ailleurs la principale de la mosquée. Elle se distingue par une élégance pleine de sobriété : colonnes et murs sont blancs ; seules la chaire oratoire,
    entièrement sculptée sur bois, et la magnifique coupole, elle aussi en bois de cèdre, surplombant un lustre de 450 kg en cuivre ajouré de style
    marocain, apportent une fantaisie discrète. La salle des conférences déploie une belle décoration de style espagnol. Le plafond en cèdre peint et
    doré met en valeur les murs couverts de tentures en velours de Damas et de panneaux de tissus brodés d'or. Enfin, on admirera la porte Bab assalam
    («de la paix») et son encadrement en caractères coufiques. En annexe, on trouvera un hammam, un café maure, un restaurant arabe et un
    magasin où sont vendus des produits de l'artisanat maghrébin.


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  • Les halles de Rungis

    Le plus gros complexe agro-alimentaire du monde

    Le vaste périmètre des Halles de Paris, dont les huit pavillons avaient été construits par Baltard à l'emplacement du cimetière des Innocents, était
    devenu très vite insuffisant malgré ses 36 ha. Le marché de Rungis (incontestablement le complexe agro-alimentaire le plus important du monde)
    s'étend sur 225 ha. Véritable ville en marge de l'ancien village de Rungis, ses zones annexes, ses 845 grossistes, ses 772 producteurs, ses 65 accessoiristes,
    ses 30 restaurants, ses 250 sociétés, ses 20000 acheteurs professionnels, son secteur d'entrepôts et d'industries alimentaires et son centre
    administratif - couvrent environ 600 ha. Le premier rôle du marché de Rungis est d'approvisionner Paris et sa région c'est-à-dire une population
    de plus de 10 000 000 d'habitants. Imaginez alors l'ambiance qui règne à Rungis dès le commencement du jour : c'est une fourmilière d'hommes
    qui chargent et déchargent caisses et cartons, un ballet de camions et de porte-charges entre les longs pavillons, le bruit, les odeurs, les couleurs
    variées des masses de produits livrées chaque jour dès 6 heures du matin par avions-cargos, trains et camions. Les marchandises sont ensuite
    stockées en chambre froide ou disposées sur l'aire de vente. Chaque produit possède son propre secteur. Celui des fruits et légumes comprend
    207 000 m2 d'installations et écoule un arrivage global de 5 500 tonnes par jour. Le secteur des fleurs coupées et plantes en pots comprend un pavillon
    pour les fleurs, deux bâtiments et des auvents réservés aux producteurs de plantes en pots, et des bâtiments pour les accessoiristes soit en tout 40 000 m2
    d'installations. La moyenne de production par jour est pour les fleurs de  16000 colis et pour les plantes de 90 000 unités. Le secteur des produits
    de mer et d'eau douce se compose d'un bâtiment principal de 20 000 m2 et de deux entrepôts dont l'un abrite une école de poissonnerie. La commercialisation
    s'effectue sur une superficie de 10000 m2 où sont installés une centaine de grossistes regroupés par type de produits de la mer.
    Le secteur laitier et avicole occupe 3 grands bâtiments, 3 petits pavillons et un entrepôt, un quai de regroupement, soit près de 45 000 m2. Ce
    secteur satisfait à la demande de 45 % de la population de l'Ile-de-France. Du lundi au vendredi, il est fréquenté par des détaillants, crémiers, épiciers,
    restaurateurs, acheteurs de collectivités. Le secteur des produits carnés comprend deux grands bâtiments pour les viandes de boucherie, deux
    autres pour le porc, un pour la volaille et le gibier, un pour les abats, soit près de 40000 m . Les viandes sont présentées, soit par carcasses complètes,
    soit selon diverses formes de découpe de gros.


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  • La roseraie départementale de l'Haÿ les Roses

    Quinze hectares pour une reine

    Le jardin de rosiers fut créé en 1892 par un homme d'affaires passionné de rosés, Jules Gravereaux. Celui-ci acquit la propriété en face du parc de
    Sceaux avec l'intention d'y reconstituer la roseraie de la Malmaison et de représenter toutes les espèces de rosés possibles. Le catalogue qu'il fit imprimer
    en 1900 comprenait 3 000 variétés de rosés. À la mort de Jules Gravereaux, la famille poursuivit l'oeuvre entreprise jusqu'à ce que le
    département de la Seine rachète la roseraie. Il s'attache à sauver et enrichir ses collections par l'introduction de variétés nouvelles choisies d'après
    les concours nationaux et internationaux. En 1980, un jardin de rosiers Floribunda et Polyantha est créé dans le parc de 13 hectares adjacent à la
    roseraie. L'ensemble est conçu de manière à ce que, en parcourant ses allées, on suive toute l'histoire de la fleur. Les variétés sont regroupées en
    plates-bandes séparées par des bordures de buis. La promenade commence par la Roseraie de Madame, où se trouvent rassemblées les fleurs à bouquet.
    L'allée de l’histoire de la Rosé depuis la rosé sauvage jusqu'aux plus belles rosés obtenues, de nos jours, par hybridation lui succède. Viennent
    ensuite la collection horticole ancienne et les rosés galliques, les plus parfumées que l'on connaisse. On voit aussi les rosés que l'impératrice Joséphine
    cultivait à la Malmaison, comme l'énorme rose-choux. Une allée est consacrée aux rosés orientales et asiatiques, une autre aux rosés
    horticoles étrangères. Il faut aussi voir la roseraie décorative et ses pyramides de fleurs et la collection de nouvelles rosés françaises. La roseraie est à
    l'apogée de sa splendeur en juin. Elle se visite tout le printemps et l'été, et, certains soirs de la semaine, en nocturne.

    La reine des fleurs

    Grimpante, arbustive ou sarmenteuse, la rosé passe par toutes les couleurs sauf le bleu. Sa robustesse, sa floraison étalée de juin aux premières
    gelées, justifient sa présence dans tous les jardins et la place de choix qu'elle y occupe en raison de sa beauté et de son parfum incomparable. La
    plus courante (rosa gallica) dérive d'espèces sauvages européennes, comme l'églantier, qui ne fleurissent qu'une seule fois. En 1789, furent
    introduites en France des espèces orientales, la rosé du Bengale et la rosé à odeur de thé, toutes deux remontantes. Par croisement, elles
    ont donné les «hybrides de thé» et «hybrides de pernet». D'Orient vinrent aussi le rosier multiflore et le rosier Wichura, grimpants, qui
    allaient être le point de départ des polyanthas et des espèces sarmenteuses.


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  • Le musée de l'air et l'espace du Bourget

    Toute l'histoire de l'aéronautique

    Août 1914 : très vite après le début des hostilités de la Première Guerre mondiale, les aéroplanes allemands bombardent Paris. Pour pouvoir
    riposter, la première escadrille française— elle se compose de 7 appareils — est rassemblée au nord de Paris : le terrain d'aviation du Bourget est
    né. De 1914 donc, où il tient lieu de base militaire jusqu'à 1977, date à laquelle le Bourget est fermé au trafic commercial, l'aéroport se trouvera lié
    à toute l'histoire passionnante et mouvementée de l'aviation française. Les toutes premières liaisons postales puis commerciales suivent de près la fin
    de la guerre. Et bientôt le Bourget verra s'élancer ou atterrir les grands noms de l'aventure aéronautique : le 8 mai 1927, l'«Oiseau blanc» de
    Nungesser et Coli s'envole pour ne plus jamais reparaître; le 21 mai de la même année Lindbergh réalise la première traversée de l'Atlantique
    nord dans le sens New York-Paris. En 1929, le «Point d'interrogation» de Costes et Bellonte quitte le Bourget pour rallier la Mandchourie d'une
    seule traite et battre ainsi le record mondial de distance. Si le terrain d'aviation du Bourget est maintenant fermé il accueille encore, tous les
    deux ans, cette grande fête de l'aviation qu'est le salon de l'Aéronautique ; et quel meilleur endroit aurait on pu trouver pour installer les merveilles
    techniques du musée de l'Air et de l'Espace et les 12000 m2 de ses six gigantesques halls d'exposition ? Le matériel aéronautique — civil et
    militaire — est regroupé par ordre chronologique. Dans l'ancienne aérogare sont détaillés les débuts de l'aviation jusqu'en 1914, puis la
    période de la Première Guerre mondiale : le planeur Biot (1879), l'aéroplane de Trajan Vuia (1906), la « Demoiselle » de Santos-Dumont
    (1908), l'« Antoinette-Levavasseur » (1912) jalonnent les étapes décisives de l'évolution technique. L'entre deux- guerres, présenté dans le hall A,
    voit l'expansion de l'aviation commerciale (Bernard 191 « Oiseau-Canari » ; «Goliath-Farman»). Le hall B est consacré au deuxième conflit mondial.
    Le développement de l'aéronautique après 1945 est retracé dans les halls C et D ; on y voit notamment l'évolution de la chasse à réaction :
    Mistral, Sabre. Le Concorde 001 et la fusée Ariane, de trop grandes dimensions, sont exposés à l'extérieur. Enfin, le hall de l'Espace retrace
    l'histoire de la conquête de l'espace et présente, parmi les fusées-sondes, les lanceurs et les satellites, les capsules d'Apollo 13, de Spoutnik 1 et de
    Soyouz T6. Un planétarium complète la visite et grâce à un diorama lunaire animé vous pourrez vous trouver aux commandes
    d'un LEM ou d'un Lunakhod.


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  • Le centre Georges Pompidou

    Tout l'art moderne et des vues exceptionnelles sur Paris

    Depuis son inauguration le 31 janvier 1977, le centre Georges- Pompidou ne désemplit pas. Des millions de personnes se pressent
    chaque année pour accéder au musée d'Art moderne et aux expositions temporaires, pour faire usage des divers équipements proposés, ou plus
    simplement pour visiter cet édifice (dû aux architectes Rogers et Piano) dont l'aspect a fait sensation. En effet, cet entrelacs de charpentes métalliques,
    de parois de verre et de tubulures aux diamètres variés fut loin de rallier tous les suffrages ! Le parti pris architectural était le suivant : rejeter
    en façade toutes les somptueuses techniques (et elles sont multiples!) nécessaires au fonctionnement du centre; dispositifs de circulation
    (ascenseurs, escalators, escaliers) ; conduits en tous genres (air, électricité, fluides) ; éléments porteurs. De la sorte se trouvaient dégagées cinq
    plate-formes de 7500m2 chacune. Les activités culturelles proposées par le centre s'articulent autour de plusieurs départements : La Bibliothèque
    publique d'information. Elle occupe trois des cinq étages et vous y trouverez un nombre étonnant de documents sur les supports
    traditionnels et modernes (livres, journaux, magazines, diapositives, cassettes, bandes vidéos, collections de journaux français et étrangers sur
    microfilm). L'Institut de recherche et de coordination acoustique et musical. Il a pour mission d'explorer toutes les composantes du
    monde sonore. Le Centre de création industrielle. Il prend en compte et analyse les formes et les fonctions des multiples objets
    dont se compose notre environnement.

    Le musée national d'Art moderne

    II a pour vocation de retracer l'évolution de la peinture et de la sculpture au cours du xxe s. On y voit s'épanouir, à travers les oeuvres des plus
    grands artistes (Matisse, Bonnard, Braque, Picasso, Chagall, Derain, Dufy, Vlaminck, Léger, Kandinsky, Klee, Mondrian, Ernst, Dali, etc.),
    tous les mouvements marquants du xxe s. : fauvisme, cubisme, surréalisme, abstrait... (Sans oublier les tendances les plus récentes de la
    peinture et de la sculpture.) La qualité des oeuvres exposées fait de cet ensemble l'un des plus beaux musées d'art moderne du monde. Quand vous
    aurez épuisé toutes les ressources du centre (ou avant d'aller voir l'un des nombreux films que propose, au 5e étage, la cinémathèque), vous pourrez
    découvrir, à partir des galeries vitrées dominant les vagues successives des toits, les monuments célèbres qui font la renommée du
    Paris ancien et moderne.


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