• Annecy Le lac

    L'héritage des glaciers

    Le lac d'Annecy, tout comme le lac du Bourget et le lac Léman, doit son existence au gigantesque travail de creusement et de rabotage opéré par
    les glaciers de l'ère quaternaire. Cette très belle nappe d'eau est enchâssée dans un écrin de massifs verdoyants : au départ d'Annecy et en tournant
    autour du lac en sens contraire des aiguilles d'une montre, ce sont successivement les montagnes du Semnoz, d'Entrevernes et du Taillefer, les
    massifs de la Tournette et des dents de Lanfon et enfin les monts Baron et Veyrier qui viennent s'y mirer. Le lac d'Annecy, long de 14km,
    couvre une superficie de 2 800 hectares; il atteint sa plus grande largeur (3,5 km) au niveau du village de Sévrier. À l'origine, la nappe se
    composait de deux cuvettes distinctes que séparait une barre rocheuse située entre la pointe de Duingt, en rive occidentale et le Roc de Chère en rive
    orientale. L'élévation du niveau des eaux a amené l'immersion de ce seuil et la réunion des deux bassins : le goulet d'étranglement marque maintenant
    la limite entre le Grand Lac au nord et le Petit Lac au sud. Les abords du Grand Lac sont très riants et les villages et stations installés sur ses
    rives (Sévrier, Veyrier, Menthon- Saint-Bernard) occupent des sites extrêmement agréables ; les rivages du Petit Lac, sont beaucoup plus
    escarpés et couverts d'une sombre végétation. À la charnière des deux bassins, veille le château de Duingt, bâti sur un îlot qui prolonge jusque
    dans les eaux du lac le chaînon du Taillefer. C'est certainement la route du col de la Forclaz, qui mène d'Annecy à Faverges par la rive est,
    qui offre les meilleures vues plongeantes sur le lac. L'itinéraire passe par Veyrier (téléphérique du mont Veyrier), Menthon-Saint-Bernard (château
    des xme et xves.) et Talloires (haut lieu de la gastronomie) avant de s'élever jusqu'au col de la Forclaz. De ce panorama d'altitude (1157 m) qui
    surplombe directement le lac, les eaux bleues et vertes apparaissent dans toute leur splendeur. Vers le sud ouest se succèdent les monts des
    Bauges ; au nord-est s'élève le massif de la Tournette (2 351 m) et plus loin au' nord se profilent les dents de Lanfon.

    Le Trou du Boubioz ------------------
    L'Eau morte, petit cours d'eau qui se jette dans le lac à son extrémité méridionale, et les quelques ruisseaux qui drainent les versants alentour, ne
    suffiraient pas à alimenter la nappe d'eau. Celle-ci dépend d'une source sous-lacustre très active, le Boubioz, qui jaillit à plus de 80 m de profondeur
    à quelque distance de la pointe de la Puya: elle forme une sorte d'entonnoir, le «Trou du Boubioz».


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  • Annecy

    La « Venise savoyarde

    À l'extrémité septentrionale du lac auquel elle a donné son nom, enchâssée dans des montagnes verdoyantes, la ville d'Annecy occupe un site
    admirable. Les promenades du bord du lac et les vieux quartiers de la cité offrent au visiteur des itinéraires très pittoresques parfaitement mis en
    valeur. Le vieil Annecy s'articule autour des canaux et du Thiou qui servent d'émissaire au lac et qui ont valu à la cité la dénomination de
    «Venise savoyarde». Le pont sur le Thiou est certainement un des points de vue les plus caractéristiques : les  vieilles maisons s'alignent sur chaque
    rive du cours d'eau et, au milieu, sur une petite île naturelle, se dresse le palais de l'Isle, dont les bâtiments, édifiés du XIIe au XVIe s., ont servi tour
    à tour de chambre des comptes et de palais de justice, d'atelier monétaire  du Genevois et même de prison. C'est qu'Annecy était alors une des villes
    commerçantes les plus importantes du nord des Alpes, et sur les bords du Thiou étaient installées de nombreuses corporations (tanneurs, cordonniers,
    gantiers, peaussiers, meuniers, couteliers...). De même, la rue Sainte- Claire, axe principal de la vieille ville, était et est encore bordée de maisons
    à arcades sous lesquelles on imagine sans peine commerces et étals. Au n° 18 de la rue, dans l'hôtel particulier du président Favre (xvies.), siégeait
    l'Académie florimontane, créée en 1606 par François de Sales, Honoré d'Urfé et Antoine Favre. Immédiatement au-dessus de ce quartier industrieux
    veille le château où résidèrent les comtes de Genève et les ducs de Genevois-Nemours. La très massive tour de la Reine est une des parties
    les plus anciennes de l'ensemble : elle remonte au xnes. Le Logis-Vieux, édifié aux xme et xives., possède une très belle salle des Gardes et une
    grande salle de réception. Le Logis- Nemours, qui date du xvies., abrite maintenant l'intéressant musée d'Archéologie et d'Ethnologie régionales.
    Quant au Logis-Neuf (fin xvies.), il servait de caserne à la garnison du château.
    De nombreux édifices religieux rappellent qu'Annecy fut un des hauts lieux de la Contre-Réforme ; en particulier la cathédrale Saint-Pierre et la
    basilique de la Visitation où a été aménagé le Musée salésien. Saint- Maurice (xve s.) est un des plus beaux édifices gothiques de la région : en
    1955, deux belles fresques du xves. y furent mises au jour. Regoignez enfin les bords du lac, flânez dans le jardin public entre le Thiou et le
    canal du Vassé, traversez le pont des Amours et rejoignez, au bout du parc du Paquier, la table d'orientation aménagée sur la rive : de là vous
    verrez le mont Veyrier, la Tournette, les dents de Lanfon et le Semnoz se refléter dans le bleu du lac.


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  • Le Reblochon

    Le fromage des Aravis

    Un arrêté de 1976 définit le reblochon comme suit : « fromage à pâte pressée non cuite, légèrement salée, en forme de cylindre plat (diamètre 14cm;
    épaisseur : 3,5 cm) d'un poids variant entre 450 g et 550 g, fabriqué au lait de vache entier à l'état cru». Ce fromage au fin goût de noisette, que
    l'on fabrique dans les fermes de la chaîne des Aravis (Thônes, La Clusaz, Le Grand-Bornand) était déjà connu au xive s. À cette époque, le fermier
    qui louait un alpage devait au propriétaire un droit proportionnel à la quantité de lait produite (le droit d'ociège). Pour évaluer son dû, le
    propriétaire montait au pâturage et devant lui toutes les vaches étaient traites. Ce jour-là, le fermier s'arrangeait pour traire incomplètement les
    vaches. Une fois le propriétaire parti, il procédait à une seconde traite désignée sous le nom de «rablassa» ou «rablacha», ce qui veut dire
    «maraude» en patois savoyard. Cette seconde traite, très riche, car le lait est toujours plus gras en fin de traite, servait à faire de petits fromages
    appelés «reblessons» ou «reblochons ». Aujourd'hui, le reblochon fermier est fabriqué deux fois par jour, juste après la traite dans cette
    zone de Haute-Savoie où les pâturages sont particulièrement riches et propres. Le lait est versé dans de grands chaudrons de cuivre, puis emprésuré.
    Après quoi, la fermière découpe le caillé formé à l'aide d'un «tranchecaillé » et dispose les parts dans des moules en bois. Retournés, puis salés,
    les reblochons vont passer huit jours dans le séchoir où ils seront « lavés » : on raclera leur croûte au fur et à mesure qu'apparaîtront les impuretés.
    L'affinage se fera dans une cave fraîche, voûtée, crépie à la chaux, sur  les parois de laquelle se développe le champignon qui donne au fromage
    son léger goût de noisette. Au bout de quinze jours d'affinage, sur des planches en bois d'épicéa, les reblochons seront à maturité : ils auront
    pris cette couleur jaune safran et le léger velours blanc qui les caractérise.

    Les fruitières-----------------------------
    Le produit du droit d'ociège, beurre ou fromage, était désigné sous le nom de «fruit», c'est pourquoi les fromageries, dans la région d'Annecy, portent
    le nom de «fruitières». La zone de production du reblochon est délimitée par la région montagneuse de la Haute-Savoie. Mais on distinguera
    le reblochon fermier qui se fait dans les fermes des vallées de Thônes, La Clusaz et le Grand-Bornand, et le reblochon fruitier, qui se fabrique en
    fruitière, toujours dans la zone délimitée mais selon des procédés plus mécanisés. Dans ces fruitières, on trouvera aussi la fameuse tome de
    Savoie, le beaufort et le gruyère.


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  • Sainte Marie de la Mer

    Toute l'exubérance méditerranéenne

    Romanichels ou Bohémiens, Tsiganes ou Gitans ? Les multiples appellations renforcent encore le mystère qui entoure cette population itinérante.
    Eux-mêmes, selon leur groupe de référence, se disent Manouche, Sinto, Gitane ou Rom. Toujours est-il qu'ils se rassemblent chaque année par
    milliers aux Saintes-Maries-de-la- Mer, les 24 et 25 mai, pour rendre hommage à leur protectrice, Sara. Selon la tradition, c'est quelque temps
    après la mort du Christ qu'une barque, dépourvue de voile et de rames et venue de Palestine, aborda le rivage provençal. À son bord se trouvaient,
    entre autres saints personnages, les deux « Marie », Marie Jacobé et Marie Salomé, ainsi que leur servante égyptienne, Sara. Toutes trois s'établirent
    en ce point de la côte et y fondèrent un village qui garda le nom des saintes femmes. Au xves., devant l'ampleur des pèlerinages et l'écho des miracles
    attribués aux Marie, le roi René, comte de Provence, fait entreprendre des fouilles pour retrouver leurs reliques. Celles-ci sont conservées depuis
    lors dans la chapelle haute d'une de ces superbes églises fortifiées dont la Provence a le secret. Quant à Sara, sa statue est gardée dans la crypte de
    cette même église. Le 24 mai, les châsses en bois peint sont descendues de la chapelle haute, et la statue de Sara est exposée dans
    le crypte. Le lendemain, la «Procession à la Mer » réunit, en un immense cortège, gardians, arlésiennes, gitans et pèlerins : tous s'avancent jusqu'au
    rivage, où la barque des saintes est solennellement bénie. Ces deux journées sont inoubliables : à la ferveur religieuse répond la gaieté de la
    kermesse ; le gitan et le « gajo » (non tsigane) se mêlent dans cette grande fête chaleureuse et colorée.


    L'église des Saintes-Mariés


    Sa construction date de plusieurs époques. Une nef unique, comme c'est souvent le cas en Provence, est tout d'abord édifiée à la fin du xnes.
    Des fortifications sont ensuite rajoutées à l'église romane à la fin du xme s. : la chapelle-donjon, le clocher-arcade, les mâchicoulis soutenus par les contreforts
    romans, et le chemin de ronde. Enfin, la crypte consacrée à Sara fut creusée lors de la campagne de fouilles engagée par le roi René, en 1448. Ne
    manquez surtout pas d'emprunter le chemin de ronde, de préférence au lever du jour ou en fin d'après-midi :
    vous y découvrirez un point de vue unique sur le golfe des Saintes-Mariés et sur la Camargue.


    Le musée Baroncelli


    II présente la vie locale sous ses différentes facettes : folklore, taureaux- manades-gardians, faune et flore de la Camargue.


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  • Port Cros, le parc national

    Un sanctuaire pour la faune et la flore méditerranéennes

    Port-Cros est la plus montagneuse et la plus sauvage des îles d'Hyères. Elle est entièrement consacrée à un parc national de 694 ha auquel il convient
    d'adjoindre une zone maritime de 600 m à partir du rivage, soit 1 800 ha supplémentaires qui font partie intégrante du parc. Si l'île est, de nos
    jours, presque entièrement boisée, il n'en a pas toujours été ainsi : au xvmes., par exemple, les cultures occupaient environ les 3/4 de sa
    superficie. Aujourd'hui, le visiteur qui débarque à Port-Cros est frappé par l'exubérance de la végétation qui se compose de deux ensembles nettement
    définis : la forêt de chênes verts, qui recouvre la plus grande partie de l'île, et le maquis élevé, entre la forêt et le rivage, où dominent la bruyère
    arborescente et l'arbousier géant. Plusieurs sentiers parfaitement balisés donnent la possibilité de découvrir à loisir l'étagement de la végétation. Ce
    véritable musée végétal vivant abrite une faune abondante : les mammifères sont peu nombreux (lapin de garenne, chauve-souris, rat noir, chat haret),
    les insectes, en revanche, sont d'une remarquable diversité, notamment les papillons (220 espèces) et les coléoptères (600 espèces). Sur les rivages, on
    observe des colonies importantes d'oiseaux de mer (goélands, puffins, cormorans huppés). Cependant, le domaine marin constitue manifestement
    la caractéristique principale de Port-Cros : c'est en effet le seul parc sous-marin d'Europe. Et de la même façon que des parcours pédestres
    permettent de parcourir l'île, un sentier en milieu marin définit un itinéraire balisé entre le rivage et le rocher de Rascas, dans la baie de la Palu.
    Équipé seulement de palmes, d'un masque et d'un tuba, vous découvrirez alors les prairies de posidonies, phanérogames marines aux longues
    feuilles rubanées, où se dissimulent de nombreuses espèces de poissons et, à l'affût au creux des rochers, la voracee murène. Abondent également
    les ascidies, les anémones de mer, les éponges (autrefois pillées), ainsi que le jambonneau de mer (grand bivalve à l'intérieur nacré), l'oursin et la
    langouste. Et, avec un peu de chance, vous aurez la visite d'un dauphin. Des plaquettes submersibles, lisibles sous l'eau, sont à la disposition des visiteurs;
    et dans ce même esprit de découverte pédagogique un engin amphibie vitré vous emmène du port jusqu'à la plage de la Palu.

    L'île de Bagaud

    À l'ouest de Port-Cros, cet îlot inhabité d'une superficie de 45 ha est une réserve intégrale : il est donc interdit d'y pénétrer. Les goélands nidifient
    au sud, à la pointe de Guérétion, et de nombreux oiseaux migrateurs y font halte.


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