• Le marché aux puces de Saint Ouen

    Le plaisir de « chiner

    À la fin du xixes., quelques chiffonniers avaient coutume de venir proposer sur le glacis des fortifications un peu de tout, un peu de rien. Organisées
    à partir de 1920, découvertes entre les deux guerres par les amateurs d'art et de bizarre, les Puces ont connu un tel succès qu'aujourd'hui
    elles ressemblent davantage à une vaste kermesse qu'à la « chine » d'autrefois. Il est devenu bien difficile d'y dénicher l'objet rare : mais on est
    gagné, dès la sortie du métro, par l'ambiance et par une fébrilité joyeuse devant le spectacle des virtuoses du boniment ou des «marchands» à la
    sauvette qui vous proposent dans le creux de leur main toutes sortes d'objets. C'est officiellement du samedi matin, 7 h 30, au lundi soir
    que les Puces ouvrent leurs « portes » aux 200000 visiteurs qui défilent chaque semaine sur leurs 8 grands marchés plus ou moins spécialisés.

    Les 8 marchés des Puces.

    Le plus ancien est le marché Vernaison, créé en 1920 par Romain Vernaison, un loueur de chaises de jardin public. Dans son dédale de ruelles,
    on trouve meubles et vaisselle, poupées anciennes ou perles et les costumes et accessoires 1900 que s'arrache le Tout-Paris des bals masqués. Le
    marché Biron, lui, est le plus chic, et le plus cher : sur ses 220 stands,  meubles et objets Art Nouveau, Arts-Déco, années 50 ou rustiques, armes,
    tableaux et livres anciens, etc., fourmillent. Si le marché Cambon propose surtout tableaux du xixe s. et meubles anglais, et le marché des Rosiers les
    styles Art nouveau et Arts-Déco, tradition et surprises sont à rechercher au marché Paul-Bert, qui, avec ses 250 stands, est l'un des plus intéressants.
    Au hasard de la « chine », on y trouve de tout, des malles de voyage anciennes aux escaliers à vis en bois. Le plus récent et le plus «branché»
    du marché est cependant le marché Serpette. Dans les boutiques de sa galerie apparaissent meubles, jouets, bijoux, luminaires et affiches des
    années 20 ou 50, mais aussi mobilier et objets de bistrot. À côté de ces marchés diversement « chic », le marché Malik, nom emprunté à un prince
    albanais, est le royaume de la fripe, des surplus américains, des vêtements style années 40 ou 50, et même du style cher aux hippies des années 70.
    Précisons que les bonnes affaires s'y font tôt le samedi matin ou tard le lundi matin. Enfin, pour ceux qui cherchent avant tout à retrouver les
    « vraies » Puces, c'est au marché Jules- Vallès qu'il faut fouiner, c'est le moins cher et le plus sympathique. Là règne la brocante où l'on trouve le toutvenant,
    le vrai bric-à-brac, la «drouille», bref, l'esprit des Puces dans toute son originalité.


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  • Le musée de l'Homme

    Le tour du monde en deux étages

    Quelques heures passées au palais de Chaillot, et l'on a l'impression d'avoir fait le tour du monde : tous les pays, toutes les cultures y sont représentés.
    À la fois musée, centre de recherche et d'enseignement, il se veut une synthèse des sciences de l'homme se rattachant à la préhistoire, à l'anthropologie
    et à l'ethnologie. Le premier étage s'ouvre sur la galerie d'anthropologie. Elle présente, sur de grands panneaux, la diversité biologique des
    hommes, des populations, et les problèmes liés à l'homme dès sa conception. On entre ensuite dans la galerie de paléoanthropologie dont l'objectif
    est de montrer au visiteur l'évolution physique, technique et culturelle des hommes depuis les origines jusqu'à l'âge des métaux. La série débute par
    les Australopithèques avec les premiers outils, de simples galets taillés. La galerie d'Afrique noire offre quelques- uns des plus beaux objets du
    musée : grand masque blanc du Gabon, bijoux d'or de Côte d'Ivoire, sculptures uniques en terre cuite, bronzes de l'ancien royaume du
    Bénin, icônes et fresques de l'art abyssin. La galerie du Proche-Orient et d'Afrique du Nord présente les genres de vie traditionnels. La galerie
    d'Europe (hormis la France qui est au musée des Arts et Traditions Populaires) est d'une extraordinaire variété : elle possède plus de 3 000
    costumes authentiques, 20000 fragments de textiles et de broderies, une très riche collection d'instruments de musique et des objets de
    toutes sortes. Le second étage est consacré aux peuples arctiques, à  l'Asie, à l'Océanie, à l'Amérique ainsi qu'à la présentation des Arts et Techniques.
    Un traîneau du Groenland nous fait pénétrer dans l'univers polaire des Eskimos et des Lapons. Cette salle présente des objets des plus
    anciens et des plus rares, comme des harpons, des figurines et peignes d'ivoire ou des masques miniatures en os de baleine. On entre ensuite
    dans la galerie d'Asie, qui débute avec ses collections sibériennes (magnifiques costumes de chamans) puis turco-mongoles, iraniennes et afghanes.
    Le monde indien est évoqué par sa musique populaire ; le monde chinois, par de somptueux costumes de l'Opéra de Pékin ; le Japon, par les
    produits de son artisanat. La galerie Océanie est consacrée aux différentes îles du Pacifique. Dans la galerie des Amériques, on peut voir le plus
    ancien objet ethnographique conservé en France, le manteau de plumes des Indiens Tupinamba. La dernière galerie, consacrée aux Arts et
    Techniques, est organisée de façon à en souligner la diversité au travers des multiples cultures du monde, ainsi que les grandes étapes de leur
    évolution. (Place du Trocadéro)


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  • La Butte Montmartre et le Sacré Coeur

    Le plus célèbre des « villages » de Paris

    Au sommet de la butte Montmartre et visibles de fort loin, les blanches coupoles de la basilique du Sacré- Coeur appartiennent à l'un de ces
    monuments sans lesquels il semble que Paris ne serait pas tout à fait Paris.  Cependant, cette énorme construction de style romano-byzantin, élevée
    sur les plans de Paul Abadie, ne fut complètement achevée qu'en 1914. Elle couronnait ainsi la plus haute des collines de Paris (129 m) et mettait le
    point final au décor d'un quartier déjà légendaire, celui de la bohème et des mauvais garçons, des cabarets et des artistes peintres.
    Le moulin de la Galette, le Bateau- Lavoir, le Lapin Agile, ou encore le Chat Noir, autant de noms qui évoquent la grande époque de Montmartre,
    celle de Renoir, Van Gogh, Utrillo, Picasso ou Aristide Bruant. Malgré le développement du tourisme, Montmartre sait encore accorder
    au visiteur quelques-uns de ses charmes les plus secrets : ses ruelles tortueuses dignes d'un petit village, ses maisons basses aux toits de tuiles
    sur lesquelles grimpent parfois des rosiers, ses innombrables escaliers, ses impasses bordées de ravissantes maisons et de jardinets qui font
    oublier que l'on est à Paris ! À quelques pas de l'agitation touristique du Sacré-Coeur ou de la place du Tertre, Montmartre sait encore donner
    l'illusion d'être un village. La meilleure façon de découvrir la Butte est d'y flâner aux premières heures de la matinée en se laissant
    guider par son instinct. Voici, néanmoins, quelques repères utiles. Le moulin de la Galette 100, rue Lepic. C'est un des derniers survivants des
    30 moulins de la Butte. Devenu bal populaire vers 1840, il inspira de nombreux artistes, parmi lesquels Renoir, Toulouse-Lautrec... Le
    château des Brouillards (prendre l'allée des Brouillards dans la rue Girardon). Une vraie «folie» édifiée par un marquis au xvnes. Le Lapin
    Agile (4, rue des Saules). Son nom lui vient du peintre André Gill, qui réalisa l'enseigne du cabaret : un lapin s'échappant d'une casserole, d'où
    l'idée du lapin à Gill ! La rue Saint- Vincent. Immortalisée par le chanteur Aristide Bruant, dont la cape noire et l'écharpe rouge font
    partie de la légende. C'est là qu'est plantée la vigne de Montmartre, vendangée chaque automne ! L'église Saint-Pierre. Merveilleuse de
    simplicité, souvent délaissée au profit de sa voisine, la basilique du Sacré- Coeur, Saint-Pierre est pourtant l'une des plus anciennes églises de Paris,
    puisqu'elle date de 1147. Le musée de Montmartre (12, rue Cortot) et le musée de Cire (place du Calvaire) évoquent l'histoire de la Butte pour
    le visiteur curieux des légendes et du folklore montmartrois.


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  • La tour Eiffel

    Un exploit technique et un symbole

    S'il est un monument qui entretient une correspondance symbolique avec une ville, c'est bien cette tour métallique qui domine les toits de, Paris
    depuis maintenant un siècle. Édifiée à l'occasion de l'Exposition universelle de 1889, elle essuya alors bien des critiques : le romancier Joris-Karl
    Huysmans ne l'avait-il pas dénommée le «chandelier creux» ? Les peintres, en revanche, semblent l'avoir plus rapidement admise dans le paysage
    parisien, puisqu'elle trouve sa place dans les tableaux de nombreux artistes (Dufy, Utrillo, Marquet, le Douanier Rousseau, Delaunay). Si le nom de
    Gustave Eiffel est indissolublement lié à cette énorme pyramide quadrangulaire, la justice exige que l'on cite deux ingénieurs de sa société, Koechlin et
    Nouguier, qui effectuèrent les calculs sur lesquels reposait le projet qui remporta le concours de l'Exposition universelle. Eiffel, quant à lui, donna
    l'impulsion décisive à la réalisation et assura le financement de l'entreprise alors que ses Ateliers de construction mécanique de Levallois jouaient un
    rôle essentiel en fournissant la structure industrielle nécessaire à un chantier de cette envergure. La tour Eiffel est devenue l'emblème de Paris et de
    la France pour des millions de visiteurs. Elle constitue également le symbole historique de la révolution métallurgique et couronne un quart
    de siècle de recherches dans le domaine des ossatures métalliques et des poutres en treillis. La construction de la tour a demandé à peine plus
    de deux ans. Ce qui est un exploit eu égard à l'époque et à la hauteur de l'édifice. C'est grâce à une préfabrication poussée qu'il a été possible
    d'assembler en un temps record les 15 000 pièces métalliques et les 2 500000 rivets qui composent les 7000 tonnes de la structure. Les
    formes de l'ouvrage ont été dictées par les contraintes de hauteur et de résistance aux vents. Quatre énormes dés de maçonnerie (26 m2 de surface pour
    9 à 14 m de profondeur) servent d'appuis aux pieds métalliques. Ceuxci, reliés par des gigantesques arceaux, se rejoignent à la hauteur de
    la deuxième plate-forme. Trois platesformes ont été aménagées, respectivement à 57 m, 115 m et 274 m de hauteur. La plus élevée comprend une
    galerie inférieure vitrée et une galerie supérieure ouverte. Au-dessus, les antennes de télévision et le phare portent la hauteur totale à 320 m. Les
    trois plates-formes sont ouvertes au public. (Les deux premiers niveaux abritent restaurants et salons de thé.) Tout récemment (1986), le mode
    d'éclairage a été modifié : les projecteurs du Champ de Mars ont laissé la place à des lampes au sodium disposées à l'intérieur même de la charpente
    métallique : le spectacle nocturne est de toute beauté.


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  • Le Marais

    Un quartier historique prestigieux

    Le Marais forme un triangle, compris entre l'Hôtel de Ville, la République et la Bastille : comme son nom l'indique, il était au Moyen Âge un marécage
    alimenté par les crues de la Seine. Son histoire commence véritablement à l'aube du xvnes., lorsque Henri IV décide de créer la Place-Royale,
    aujourd'hui place des Vosges. Le quartier se couvre alors de magnifiques demeures de construction assez sobre d'apparence, mais rivalisant
    entre elles de luxe et de nouveauté. Au xvme s., l'essor du faubourg Saint- Germain puis du faubourg Saint- Honoré, devenus quartiers à la mode,
    annonce la décadence du Marais. La Révolution lui porte un coup fatal : la noblesse disparaît et ses hôtels ne sont plus entretenus par les nouveaux
    occupants. Le xixes. le saccage: on détruit et on reconstruit. Par la suite, ce patrimoine ne cesse de se dégrader dans l'indifférence générale. Il en va
    ainsi jusqu'à l'initiative d'André Malraux, alors ministre des Affaires culturelles, qui, le 4 août 1962, fait voter une loi pour la sauvegarde des
    quartiers historiques de France. Si votre promenade commence par la place des Vosges, aujourd'hui comme hier véritable coeur du Marais, visitez
    la maison qu'habita Victor Hugo au n°6. En remontant la rue des Francs- Bourgeois, la plus riche en hôtels particuliers, vous découvrez d'abord
    l'élégant hôtel Carnavalet (entrée 23, rue de Sévigné), devenu le très riche musée historique de la ville de Paris. Juste en face (24, rue Pavée), l'hôtel
    Lamoignon représente l'un des plus intéressants édifices de ce quartier. Datant de la Renaissance, il abrite aujourd'hui la Bibliothèque historique
    de la ville de Paris. Revenons rue des Francs-Bourgeois. Au 31, l'hôtel d'Albret et au 60 le Palais Soubise — maintenant musée de l'Histoire de
    France —, une fois rénovés, ont retrouvé la noblesse de leurs proportions. Prenez à droite la rue des Archives : au 60, l'hôtel Guénégaud
    abrite le curieux musée de la Chasse et de la Nature. Puis, rue des Quatre- Fils, longez l'hôtel Rohan (entrée au 87, rue Vieille-du-Temple) pour tomber
    devant le bâtiment des Archives nationales. Continuez jusqu'au magnifique hôtel Aubert de Fontenay (ou hôtel Salé, 5, rue de Thorigny)
    qui abrite le récent musée Picasso. Depuis 1790, le Mont-de-Piété, plus officiellement Crédit municipal, est installé au 16, rue des Blancs-
    Manteaux. Le plus ancien hôtel de Paris subsistant du Moyen Âge, avec l'hôtel Cluny, est l'hôtel de Sens (1, rue du Figuier). Quant à la maison
    située au n°3 de la rue Volta, elle passe pour la plus ancienne de Paris.  Elle date du xives. Aujourd'hui, le Marais «bouge» et chaque année, en
    juin, son Festival fait ressurgir les merveilles cachées derrière ces murs.


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