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Victor Hugo
«Je veux être Chateaubriand ou rien», écrivait Victor Hugo à 15 ans sur un cahier d’écolier. Ses premières œuvres, d’inspiration royaliste et catholique, lui valent une pension de Louis XVIII. Mais la mort de sa mère le rapproche de son père, général d’Empire en demi- solde, et il commence à chanter l’épopée impériale. Puis il réclame la liberté dans l’art (préface de Cromwell, 1827), écrit des vers pittoresques et nouveaux (Odes et ballades, 1826, Orientales, 1829). L’interdiction par la censure de son drame Marion De Lorme (1829) accentue son évolution politique vers le libéralisme. Après la bataille d’Hernani, «1789 des lettres» (1830), il apparaît comme le chef de la jeune école romantique.
Sous la monarchie de Juillet, la réputation du poète s’affirme avec des recueils lyriques: Les Feuilles d''automne (1831), Les Chants du crépuscule (1835), Les Voix intérieures (1837), Les Rayons et les ombres (1840), où alternent poèmes d’amour et pièces d’inspiration sociale. Un roman historique, Notre-Dame de Paris (1831), plusieurs drames et surtout Ruy Blas (1838) lui assurent un plus large public. Néanmoins, il impose difficilement son théâtre et l’échec des Burgraves (1843) l’en détournera définitivement. Il est élu à l’Académie française en 1841. La mort accidentelle de sa fille Lèopoldine, en 1843, semble tarir son lyrisme et le poète se lance dans l’action politique. Nommé pair de France (1845), il se fait remarquer par ses discours libéraux.
Après la révolution de 1848, il est élu membre des Assemblées constituante et législative. Il soutient la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République. Mais, dès 1851, il dénonce les ambitions de «Napoléon- le-Petit». Après le coup d’Etat du 2-Dé- cembre, il s’enfuit à Bruxelles, se fixe ensuite à Jersey (1852), puis à Guerne- sey (1855). L’exil est une période féconde avec Les Châtiments (1853), Les Contemplations (1856), l’épopée de la première Légende des siècles, les romans dédiés aux humbles: Les Misérables (1862), Les Travailleurs de la mer (1866). Sur son rocher, le proscrit indomptable refuse toutes les amnisties: «Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui- là!».
De retour à Paris le 5 septembre 1870, Hugo reçoit un accueil triomphal. Il est élu député en 1871 et devient sénateur en 1876. A travers les crises de la défaite et de la Commune et jusqu’à la fin de sa vie, il montre la même activité littéraire et défend le même idéal républicain. Sa mort, le 22 mai 1885, donna lieu à des obsèques nationales. Il fut inhumé au Panthéon.
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