• Les Trois Glorieuses

    Les Trois Glorieuses

    Elles chassèrent les Bourbons du trône

    «Le Moniteur a publié enfin ces mémo­rables Ordonnances qui sont la plus éclatante violation des lois. Le régime lé­gal est donc interrompu; celui de la force est commencé. Dans la situation où nous sommes placés, l’obéissance cesse d’être un devoir.» Ainsi commen­ce la protestation rédigée par Thiers qui paraît dans les journaux d’opposition du 27 juillet 1830, au lendemain de la publication des Ordonnances préparées par Charles X et le ministère Polignac. Ce véritable appel à l’insurrection ré­pond au coup de force royal qui couron­ne des années de politique aveuglément réactionnaire. Les Ordonnances suspen­dent la liberté de la presse, dissolvent la Chambre des députés nouvellement élue, avant même qu’elle ait siégé, et modifient la composition du corps élec­toral pour assurer une majorité roya­liste.

    Immédiatement, les ouvriers impri­meurs, dont là profession est menacée, forment le premier noyau de l’insurrec­tion populaire. Ils se répandent dans la capitale, engageant le peuple à sauve­garder la Charte et les libertés bafouées par le régime. Dans la soirée du 26 juil­let, les gendarmes et la garde royale ne suffisent plus à disperser les groupes qui se forment aux cris de: «A bas Polignac! A bas les ministres! Vive la Charte!»

    Le roi et les ministres n’ont pas prévu un soulèvement. Le préfet de police Mangin a déclaré: «Quoi que vous fas­siez, Paris ne bougera pas. Marchez hardiment, je réponds de Paris sur ma tête.» Aucune précaution n’a été prise. Les meilleures troupes sont occupées par l’expédition d’Alger dont le succès, pense-t-on, fera taire l’opposition. La garnison de  Paris, qui compte 11500 hommes, est confiée à l’impopulaire maréchal Marmont dans la matinée du 27 juillet.

     

    Les premières charges sanglantes ont lieu ce jour même. Des barricades sont édifiées par le petit peuple et les étu­diants. Le lendemain, l’émeute s’amplifie aux cris de: «A bas les Bourbons! Vive la République!» Une délégation de dé­putés se rend auprès de Marmont et demande le retrait des Ordonnances. Le roi refuse. Incapables de combattre dans les rues étroites, les troupes doi­vent se replier vers les Tuileries. Le 29, les insurgés prennent l’offensive; ils enlè­vent le Louvre, tandis que certains régi­ments passent au peuple. La garde nationale, dissoute par Charles X, se regroupe. Marmont doit évacuer Paris. La formation d’un nouveau cabinet et le retrait des Ordonnances ne suffisent pas à sauver la Couronne; le peuple ne veut plus des Bourbons, il espère la Républi­que, mais les orléanistes offrent la lieute­nance générale du royaume au duc d’Orléans, le futur Louis-Philippe, qu’ils font acclamer aux côtés de La Fayette. Il est couronné le 9 août, en dépit de l’abdication de Charles X en faveur du duc de Bordeaux.

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