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Sully - 1560-1641
Cadet d’une famille protestante, né à Rosny le 13 décembre 1560, Maximilien de Béthune, baron de Rosny, futur duc de Sully, fut, dès l’âge de 11 ans, le compagnon indéfectible d’Henri IV et le suivit dans toutes ses campagnes. Rude homme de guerre, bourru, d’aspect «rébarbatif», selon TalJemant des Réaux, il savait cependant faire preuve de souplesse et de diplomatie au point d’engager des négociations secrètes avec les Guise. C’est lui qui conseilla au roi de se convertir au catholicisme tout en refusant personnellement d’abjurer. L’homme avait également le sens des affaires et il sut réaliser de profitables opérations. Avec le rétablissement de la paix, l’amitié de Gabrielle d’Estrées contribua à lui faire accorder un pouvoir considérable. Henri IV le nomma successivement surintendant des Finances, grand voyer de France, surintendant des Fortifications et des Bâtiments, grand maître de l’artillerie. Sully était à la fois ministre des Finances, des Travaux publics et de la Guerre. Honnête, économe à la limite de la ladrerie, éconduisant les quémandeurs, il remit de l’ordre dans les finances de l’Etat et, en une dizaine d’années, réussit à dégager un excédent de 12 ou millions de livres. Les moyens employés étaient très empiriques. La réduction de la taille était compensée par une conversion de la dette, l’augmentation des impôts indirects et la perception d’un impôt annuel sur les propriétaires de charges, la «paulette», ce qui revenait à reconnaître l’hérédité des offices. Décidé à relever la France de ses ruines, profondément terrien, Sully encourage l’agriculture, convaincu que «pâturage et labourage sont les deux mamelles dont la France est alimentée, les vrais mines et trésors du Pérou». Il s’efforce de ramener la noblesse aux champs et invite Olivier de Serres à écrire son Théâtre d’agriculture et mesnage des champs. Conformément aux théories mercantilistes qui associent la puissance d’un Etat à la quantité de numéraire en circulation, Sully s’efforce d’encourager les industries de luxe: tapis, verrerie, cuirs dorés, toiles fines, soieries. Il s’agit d’éviter des importations coûteuses et de développer les exportations, stimulées par des traités de commerce avec l’Angleterre et la Turquie et la création d’une Compagnie de commerce des Indes. Le ministre favorise encore la colonisation du Canada, en soutenant les explorations de Champlain. A la mort d’Henri IV, Sully fit partie du Conseil de régence jusqu’en 1611. Il découragea les révoltes protestantes et écrivit un étrange récit de sa vie, sous le titre Mémoires des sages et royales œconomies d’Estat, domestiques, politiques et militaires de Henry le Grand. Il mourut à Villebon, le 22 décembre 1641.
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