• Ravaillac - 1578-1610

    Ravaillac - 1578-1610

    Un moine fanatique et meurtrier

    Né à Touvre, près d’Angoulême, en 1578, d’une famille de condition modes­te, clerc de procureur puis maître d’éco­le, Ravaillac entre en qualité de frère convers dans un couvent de feuillants, à Paris; ses extravagances l’en font chas­ser. Revenu à Angoulême, il entend dire que le roi Henri IV va faire la guerre au pape et croit faire acte méritoire en le tuant. Le 14 mai 1610, le Béarnais, dans son carrosse, est victime de l’attaque meurtrière de Ravaillac. Plus encore que d’un tempérament de déséquilibré, ce geste est révélateur d’une époque et d’une atmosphère. L’époque est celle «d’après les guerres de religion». L’édit *de Nantes a sans doute fait cesser les querelles publiques, mais les haines sont demeurées. On change moins facilement les cœurs que les textes de lois: dans les couvents et les confessionnaux, chez les familles catho­liques, les libelles multipliés sous la domination des Seize sont toujours lus. La conversion du monarque y est mise en doute; pour beaucoup, il reste l’Antéchrist, ennemi du pape et de la religion. L’apologie du tyrannicide s’y étale: «Le couteau, dira un pamphlet parlementaire postérieur, n’a été que ¡’instrument de Ravaillac... d’autres... lui ont mis en la main le ferrement, en l’esprit ce parricide.» Faut-il voir, parmi ces autres, l’Espagnol ou le Habsbourg? Le comporte­ment politique du roi pourrait le laisser croire. Sans doute le huguenot converti a-t-il donné des gages à l’Eglise romai­ne: il s’est fait le protecteur des jésuites, a multiplié leurs collèges, pris pour con­fesseur le père Coton. Mais le Béarnais, attiré vers les duchés rhénans, semble inaugurer une politique anti-espagnole. Il veut aller à Bruxelles chercher Char­lotte de Montmorency, princesse de Condé, enlevée par son mari; il menace l’Europe catholique par ses alliances; il a confié la régence à la reine Marie de Médicis et surveille, à PArsenal, les pré­paratifs de l’entrée en campagne. Ces rumeurs courent dans les milieux que fréquente Ravaillac: il pense être l’instrument de la vengeance divine; il vient à Paris, en repart, y revient... et c’est le drame. Arrêté sur-le-champ, le meurtrier, malgré les tortures, affirme qu’il n’a pas de complices; ses souffran­ces sont atroces: tenaillé, du plomb fondu et de l’huile bouillante versés dans les plaies, la main droite brûlée au feu de soufre, il est ensuite écartelé. Il meurt le 27 mai et ne reçoit l’absolution qu’à la condition de confirmer qu’il ne meurt pas en niant l’existence de complices.

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