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Jules Ferry - 1832-1893
Né à Saint-Dié le 5 avril 1832, Jules Ferry appartient à la jeune génération républicaine. Inscrit, sous le second Empire, au barreau de Paris, journaliste au Temps, il attaque violemment le régime. Député de Paris en 1869, il vote cependant les crédits militaires en juillet 1870, mais entre dans le gouvernement de la Défense nationale au lendemain du 4 septembre et devient maire de Paris. Au lendemain de la Commune, il est élu député des Vosges, puis nommé ministre plénipotentiaire à Athènes. Sa véritable carrière politique commence en 1873, lors de son retour en France. Grand bourgeois, froid et distant, républicain convaincu, il incarne le courant hostile à la restauration d'une monarchie cléricale, préconisant l’établissement d’un régime «sans Dieu ni roi». Il s’oppose violemment à «l’ordre moral», vote l’ordre du jour de méfiance lors de la crise du 16 mai 1877. C’est comme ministre de l'instruction publique dans le cabinet Freycinet, puis comme président du Conseil de 1880 à 1881 que Ferry va donner toute sa mesure et appliquer ses idées dans le domaine scolaire. Il entend éliminer l’influence de l’Eglise d'une école qui doit être fondamentalement laïque. Faute d’avoir pu enlever aux universités catholiques la collation des grades, il provoque par décrets la dissolution de près de 300 congrégations enseignantes masculines en dépit de vives protestations de la part des catholiques. Ce résultat acquis, il peut, en 1881-1882, après des débats houleux à la Chambre des députés et surtout au Sénat, faire voter le principe d'un enseignement primaire laïque, gratuit et obligatoire. Simultanément, par la loi Camille Sée, il jette les bases d’un enseignement secondaire de jeunes filles. D’autres lois consacrent la liberté de réunion et de presse. Au cours de son second ministère, de 1883 à 1885, Ferry est à l’origine de nouvelles lois qui renforcent le régime républicain: loi municipale, loi sur les associations (permettant le syndicalisme moderne), loi autorisant le divorce. La suspension de l’inamovibilité des juges permet l’épuration de la magistrature. Simultanément, Ferry se fait le champion de l’expansion coloniale qu’il juge nécessaire pour des raisons économiques et stratégiques. Il facilite ainsi la pénétration française à Madagascar, en Afrique noire et au Tonkin, avant de «tomber» à la suite de l’incident de Lang Son, qui met fin à sa carrière politique. Devenu très impopulaire. Ferry manque de peu d’être assassiné par un déséquilibré en plein Palais-Bourbon. Il échoue à l’élection présidentielle de 1887, avant de perdre son siège de Saint-Dié (1889). Elu cependant sénateur, puis président de la Haute Assemblée, il meurt à Paris le 17 mars 1893.
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