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Louis XIII - 1601-1643
Fils aîné d’Henri IV et de Marie de Mé- dicis, Louis XIII, né à Fontainebleau le 27 septembre 1601, n’a que 9 ans lorsqu’il monte sur le trône après l’assassinat de son père. La régence assurée par la reine mère et par Concini s’avère désastreuse, marquée par des révoltes des grands et des protestants. Le jeune roi souffre de cette situation et de l’humiliation d’être écarté du pouvoir. Avec son favori, de Luynes, il procède à un véritable coup d’Etat, mais la disparition de Concini ne réussit pas à apaiser les troubles et c’est seulement en 1624 que Louis XIII, avec l’entrée au Conseil du cardinal de Richelieu, parvient enfin à gouverner réellement. Longtemps décrié par les historiens qui ont voulu voir en lui une sorte de fantoche soumis à la volonté de son Premier ministre, Louis XIII apparaît comme un homme intelligent, de belle prestance, courageux, volontaire, mais d’une extrême sensibilité. Son éducation a été essentiellement orientée vers les exercices physiques et le métier des armes. Aussi le roi se montre-t-il excellent cavalier, adorant la chasse, les chevauchées, et n’hésitant pas à payer de sa personne. Il est non seulement musicien, mais compositeur, et dessine avec goût. Très croyant, même mystique, il aime Dieu, la Vierge, les saints, et se réfugie fréquemment dans la prière. Louis XIII est cependant un anxieux, sujet à des accès de tristesse. Il redoute le péché avec excès et se méfie de la chair, au point d’éprouver une véritable répulsion physique qui explique l’échec de son mariage avec Anne d’Autriche. Il a cependant besoin d’affection et aura des amitiés féminines ou masculines très exclusives, que ce soit pour Mlle de La Fayette, Mlle de Hautefort, le duc de Luynes ou Cinq-Mars. Cet excès de sensibilité peut être considéré comme le résultat d’une éducation trop sévère, marquée par une tendance à la dramatisation, et aussi d’une santé délabrée, aggravée par une effroyable thérapeutique à base de purges et de saignées. «J’ai eu le malheur des grands, devait dire tristement le roi, celui d’être livré à la conduite des médecins.» En définitive, Louis XIII fut loin d’être un souverain effacé et eut une haute conscience de son métier de roi. Sachant apprécier la valeur de Richelieu, il eut le courage — parfois méritoire — de le maintenir au pouvoir envers et contre tous. Au cours de ses longues chevauchées à travers la France, il avait acquis une bonne connaissance des besoins de son royaume. Il présidait son Conseil, était tenu au courant des affaires et n’hésitait pas à imposer ses décisions. Le cardinal devait reconnaître l’extrême difficulté qu’il avait éprouvée à conquérir «les quatre pieds carrés du cabinet du roi».
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