• La cour impériale - 1804-1814

     

    La cour impériale - 1804-1814

    Une cour militarisée

    Devenu Premier consul, Bonaparte ne songe pas tout d’abord à organiser une cour. Il vit simplement, entouré de ses compagnons d’armes, de ses aides de camp ou de ses secrétaires. Aux Tuile­ries, où il s’est installé le 19 février 1800, existent les différents services nécessai­res au bon fonctionnement du palais. Déjà Joséphine préside des fêtes somp­tueuses. Les uniformes chamarrés don­nent un éclat tout neuf à une figuration mélangée. Tout change avec la proclamation de l’Empire. Napoléon estime qu’il est indispensable de posséder une cour et des courtisans. La vieille noblesse reve­nue d’émigration boude les Tuileries: «C’est ainsi? déclare l’Empereur. Eh bien, nous allons à notre tour créer une noblesse!» Et, en quelques années, tout un personnel d’apparat est constitué. Comme il lui est difficile de reprendre les titres des grands offices de la monar­chie héréditaire, Napoléon choisit pour modèles la cour d’Autriche... et celle de Charlemagne! Plusieurs sénatus- consultes organisent cette cour: les mâ­les de la famille impériale sont créés dès 1804 «princes français». Puis viennent les grands dignitaires: l’archichancelier d’Empire Cambacérès, l’archichance- lier d’Etat Lebrun. A côté des maré­chaux d’Empire qui sont seize au maxi­mum, les grands officiers civils d’un rang inférieur. Enfin, de toutes pièces, Napoléon crée une noblesse d’Empire. Celle-ci comptera finalement trois prin­ces, quatre cents comtes et un millier de barons. La maison de l’impératrice n’est pas moins fournie: dames d’honneur, dames pour accompagner, etc. Mais, pour appartenir à la cour, il faut — tout comme au temps de Louis XIV ou de Louis XV — avoir été «présenté». Pour toutes les cérémonies, la figuration est maintenant assurée. Encore faut-il faire revivre les manières des cours. Un certain nombre de membres de la noblesse du XVIIIe siècle acceptent de servir le nouveau maître et d’enseigner discrètement les usages, tels le grand maître des cérémonies, le comte de Ségur, ou le marquis de Caulaincourt. Les réceptions impériales sont fastueu­ses et éblouissent les étrangers, mais elles sont mortellement ennuyeuses. L’Empereur a imposé une discipline aussi stricte qu’à l’armée et, quand il fait le tour des salons, on a l’impression qu’il passe une revue de détail. Le déroule­ment de la fête est minutieusement réglé: on ne doit pas quitter la place qui Vous a été assignée, on ne doit pas danser avant une heure déterminée, on n’ose même pas tousser en présence de l’Empereur. Celui-ci adresse quelques mots çà et là. Bientôt il se retire. On se détend alors. On danse un peu, mais tous les assis­tants ne tardent pas à s’en aller. Il y a une cour: il n’y a pas de courti­sans, mais des figurants.

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