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Les débuts du règne de Louis XIV - 1661-1678
Les débuts du règne de Louis XIV brillent d'un éclat particulier. La cour, jeune, primesautière, reste itinérante. Le roi n'apprécie guère le vieux Louvre, préfère Fontainebleau et surtout Versailles, où d’immenses travaux sont entrepris. Les fêtes se multiplient, comme les «plaisirs de l’île enchantée» de 1664. Les intrigues amoureuses défrayent la chronique. Louis XIV donne l’exemple. Tout en remplissant ses devoirs envers la reine Marie-Thérèse, il connaît de grandes passions. C’est l’époque des «amours publiques» avec la douce Louise de La Vallière et, bientôt, l’impérieuse Mme de Montespan. La cour, soumise à une étiquette déjà sévère, n’en est pas moins un instrument de règne et les courtisans sont les fidèles d’un culte proprement monarchique. Derrière cette éclatante façade, Louis XIV exerce avec ponctualité son métier de souverain, dans le cadre d’un absolutisme qui ne cesse de se renforcer, avec l'assentiment de l’opinion. Trois fois par semaine, le roi préside le Conseil d’en haut, où sont prises les mesures les plus importantes. Bien décidé à être son propre Premier ministre, il n’accorde sa confiance qu’à des secrétaires d’Etat ou à des conseillers chargés de préparer et d’exécuter ses décisions. Les grands corps intermédiaires entre le pouvoir et les sujets sont réduits à l’impuissance. Les parlements perdent leur titre de cour souveraine. Ils doivent d’abord enregistrer les édits avant de présenter d’«humbles remontrances». Dans les provinces, nombre d’états disparaissent; les gouverneurs sont ravalés à un rôle honorifique. L’autorité relève essentiellement des intendants de justice, police et finances, qui font figure de «roi présent en la province». Le despotisme n’épargne pas le domaine religieux. Dès le début du règne, Louis XIV lutte contre le jansénisme et Port- Royal. A l’égard des protestants, il interprète de la manière la plus restrictive les clauses de l’édit de Nantes. En 1678, il entre enfin en conflit avec Rome au sujet des libertés de l’Eglise gallicane. L’économie est également mise au service de l’Etat. Colbert s’efforce de mieux répartir l’impôt, de fixer le budget, de développer le goût du travail, l’esprit d’entreprise. La prospérité devient un instrument de la puissance du royaume. Cette orientation vise à l’affaiblissement des Etats voisins, à des «guerres d’argent», et s’insère dans le cadre d’une politique extérieure brillante. Par goût, le jeune roi aime la gloire militaire, il veut agrandir la France. Les deux premières guerres, celles de Dévolution et de Hollande, sont très faciles, victorieuses, à l’image du printemps du règne. A 40 ans, Louis XIV est à l’apogée de la gloire.
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