• Les adieux de Fontainebleau

     

    Les adieux de Fontainebleau

    L 'émotion née d'un grand drame 

    Arrivé le 31 mars 1814 au château de Fontainebleau, Napoléon y apprend l’entrée des Alliés dans Paris et il a, le avril, un entretien avec Caulaincourt. Les Alliés réclament son abdication. Le avril, Napoléon est décidé à résister à cette exigence; il s’adresse à la Garde, dans la cour du Cheval-Blanc, et lui dé­clare que le tsar Alexandre Ier a autorisé les émigrés à porter la cocarde blanche en lieu et place de la cocarde tricolore nationale. Il ajoute: «Dans quelques jours, j’irai l’attaquer à Paris; je compte sur vous.» Les soldats crient: «Vive l’Empereur! à Paris! à Paris!» et Napo­léon de s’écrier: «Nous voulons prouver que la nation française sait être maîtres­se chez elle et qu’enfin nous sommes capables de défendre notre cocarde, notre indépendance et l’intégrité de notre territoire.» Dans la nuit du 4 au 5 avril, le corps d’armée de Marmont passe dans le camp des Alliés et Napoléon doit publier un ordre du jour où il dit notam­ment que «s’il [l’Empereur] se doit con­sidérer comme le seul obstacle à la paix, il fait volontiers ce dernier sacrifice à la France». Le 6 avril, le souverain signe à Fontai­nebleau l’acte par lequel il s’engage à «renoncer pour lui et pour ses héritiers aux trônes de France et d’Italie». Dans la nuit du 12 au 13 avril, il tente sans succès de s’empoisonner; le 20 avril, il s’apprête à quitter le château pour l’île d’Elbe; il adresse à la Garde son célèbre adieu dont la scène a été peinte par Horace Vernet: «Soldats de ma vieille Garde, je vous fais mes adieux. Depuis vingt ans, je vous ai trouvés constam­ment sur le chemin de l’honneur et de la gloire. Dans les derniers temps, comme dans ceux de notre prospérité, vous n’avez cessé d’être des modèles de bra­voure et de fidélité. Avec des hommes tels que vous, notre cause n’était pas perdue. Mais la guerre était intermina­ble; c’eût été la guerre civile et la France n’en serait devenue que plus malheureu­se. J’ai donc sacrifié tous nos intérêts à ceux de la patrie; je pars. Vous, mes amis, continuez de servir la France. Son bonheur était mon unique pensée; il sera toujours l’objet de mes vœux! Ne plai­gnez pas mon sort; si j’ai consenti à sur­vivre, c’est pour servir encore à votre gloire. Je veux écrire les grandes choses que nous avons faites ensemble: adieu mes enfants! Je voudrais vous presser tous sur mon cœur; que j’embrasse au moins votre drapeau...» A ces mots, le général Petit s’avance. Napoléon le reçoit dans ses bras et baise le drapeau. Le silence que cette grande scène inspire n’est interrompu que par les sanglots des soldats. L’ex-Empereur, dont l’émo­tion est visible, fait un effort et reprend d’une voix ferme: «Adieu, encore une fois, mes vieux compagnons! Que ce dernier baiser passe dans vos cœurs.»

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