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Leonora Galigaï - Vers 1576-1617
Leonora Dori se prétendait la fille d’un gentilhomme florentin. En fait, son pére, Jacques de Bastein, était charpentier. Sa mère, Catherine Dori ou Dosi, nourrice de Marie de Médicis, aurait été alliée à la très ancienne famille italienne des Galigaï. C’est en tout cas sous ce nom que Leonora arrive au Louvre, en 1600, accompagnant sa sœur de lait devenue reine de France. Elle a grandi à ses côtés dans le palais du grand-duc de Toscane; elle a toujours eu sur son esprit un grand ascendant. En 1610, après la mort d’Henri IV, Marie devient régente pendant la minorité de son fils Louis XIII; dès lors, il n’y a plus de frein à la domination et à l’ambition de Leonora: pendant dix-sept ans, c’est le règne des Concini. En 1601, à Paris, la Galigaï a épousé un compatriote, Concino Concini, un aventurier ayant de vagues droits à se faire appeler comte délia Penna. Par sa femme, à qui la régente ne sait rien refuser, il parvient aux plus grands honneurs et aux plus hautes charges: ayant débuté comme maître d’hôtel de la reine, nommé ensuite écuyer du roi, il devient premier gentilhomme de la Chambre, conseiller d’Etat, gouverneur de Picardie, titulaire du marquisat d’Ancre, offert par la souveraine, maréchal de France, enfin Premier ministre. Les Concini détiennent tout le pouvoir, disposent de tout dans le royaume; sur leurs conseils, Marie de Médicis congédie Sully; elle se rapproche des Espagnols auxquels sont vendus les Concini; à deux reprises, elle achète très cher l’obéissance de Condé et des protestants; enfin, le Trésor étant pillé par les deux favoris, elle doit réunir les états généraux en 1614, sans résultat. Les effets néfastes de la politique du maréchal d’Ancre, son incompétence, sa cupidité, sa vanité arrogante, son ambition insatiable le rendent violemment impopulaire et le font détester à la cour. Louis XIII, devenu majeur à 16 ans, poussé par son ami, le duc de Luynes, veut se débarrasser de l’intrigant Italien et reprendre le pouvoir: le 24 avril 1617, à la porte du Louvre, Concini est assassiné par Vitry, le capitaine des gardes du roi. Peu de jours après, sa femme est arrêtée et jugée sans que la reine mère ose s’y opposer. Accusée d’avoir gouverné celle-ci à son profit, d’avoir dirigé à son gré sa conduite, ses affections et ses haines, Leonara répond simplement: «Mon art est l’ascendant d’une âme forte sur un esprit faible.» Les juges donnent un nom à cet art: la magie. Leonora, en bonne Florentine, est superstitieuse; elle craint les démons et l’ensorcellement; elle consulte volontiers astrologues et cabalistes. Se livra-t-elle à des pratiques de sorcellerie? On ne peut le prouver. De toute manière, c’est comme ensorceleuse, pour «crime de lèse-majesté divine et humaine», que la Galigaï, maréchale d’Ancre, est décapitée et brûlée en place de Grève, le 8 juillet 1617.
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