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François, duc d’Anjou - 1554-1584
«Le prétendant d’Elisabeth»
Cinquième fils d’Henri II et de Catherine de Médicis, François, «le petit mori- caud» comme l’appelle sa mère, quitte en 1574, à la mort de Charles IX, le titre de duc d’Alençon pour prendre celui de duc d’Anjou, jusque-là porté par son frère devenu Henri III. François devient en même temps prétendant au trône et, comme tel, participe à toutes les intrigues, soit pour se procurer un «emploi» à l’extérieur, soit pour satisfaire son ambition à l’intérieur du royaume, en profitant des troubles des guerres de religion. A l’intérieur, il s’allie, de façon intermittente et opportuniste, avec les politiques ou les protestants. En 1573, nommé lieutenant général du royaume, il tente de s’enfuir du Louvre avec Henri de Navarre; l’affaire échoue, mais ses complices, La Mole et Coconas, sont exécutés. En septembre 1575, l’évasion est réussie. Le 17 septembre, le duc publie un manifeste où il déclare «ne plus pouvoir supporter le spectacle des malheurs du royaume» et «recevoir sous sa protection les Français des deux religions». Il participe à la cinquième guerre de religion et négocie avec sa mère la paix de Beaulieu, ou paix de Monsieur, signée le 6 mai 1576, véritable capitulation de l’autorité royale. Il prend ensuite les armes contre ses anciens alliés huguenots. L’essentiel demeure ses intrigues extérieures. D’abord comme prétendant d’Elisabeth d’Angleterre, qu’il a visitée en septembre 1579; la reine est inquiète des progrès de l’Espagne: Philippe II est reconnu, en avril 1580, roi du Portugal. Le 8 juin 1581, le contrat de mariage entre Elisabeth et François d’Anjou est signé à la grande joie de Catherine de Médicis, mais le projet échouera. Plus spectaculaires encore sont les visées du duc d’Anjou sur les Pays-Bas espagnols révoltés contre Philippe II. A différentes reprises, le duc se rend dans ces provinces; en mai 1581, il y est reconnu prince souverain par l’Union d’Utrecht. En février 1582, il y est reçu comme duc de Brabant puis comme comte de Flandre. Mais une tentative malheureuse contre Anvers (la furie d’Anvers), en janvier 1583, lui aliène les esprits. En 1584, en face de l’avancée de Farnèse, général espagnol, les états généraux et Guillaume d’Orange font une nouvelle fois appel à lui. Mais le duc d’Anjou se meurt de phtisie le 10 juin 1584: Il lègue à son frère la ville de Cambrai. Sa mort met fin au projet de mariage anglais et aux velléités de conquête des Valois. La question des Pays-Bas n’est pas réglée: s’ouvre celle de la succession monarchique. Henri III reconnaît Henri de Navarre, protestant, comme unique héritier.
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