• Le traité de Sèvres - 1920

     

    Le traité de Sèvres - 1920

    Le partage de l'Empire ottoman

    Le II novembre 1918, la Première Guerre mondiale se termine, après cinquante deux mois de luttes harassan tes; elle a coûté la vie à 9 millions de personnes, dont 1 390000 Français; elle entraîne la chute et le démembrement d’empires séculaires, comme celui des Ottomans. Le 31 octobre, l’armistice de Moudros livre P«homme malade de l’Europe» aux ambitions occidentales: les vainqueurs se disputent ses dépouil­les. Après bien des tergiversations, le traité de paix est signé à Sèvres, le août 1920. Tout d’abord, la Turquie (nom du nou­vel Etat) se voit imposer de lourdes ré­parations: l’armée turque est réduite à 50000 hommes; son aviation et la plus grande partie de sa flotte sont saisies; une commission financière, composée de représentants de la France, de la Grande-Bretagne et de l’Italie, obtient un droit de regard sur le budget turc. Les capitulations sont rétablies; plusieurs ports, en plus de la zone des Détroits, sont placés sous contrôle international. La Grèce reçoit la Thrace, la plupart des îles de l’Egée, ainsi que la région de Smyrne, à titre provisoire. Ce qui sub­siste de l’ancien Empire ottoman est dé­membré: l’Arménie devient indépendan­te et le Kurdistan obtient une certaine autonomie. Mais c’est surtout l’aspect colonial qui intéresse les Occidentaux: la Turquie renonce à toutes revendications sur l’Afrique du Nord, déjà aux mains des Français, des Italiens et des Britanni­ques. Ces derniers se taillent la part du lion: mandat sur la Palestine et la Méso potamie (Irak), Etats «indépendants», et mainmise de fait sur l’Arabie Saoudite dont la «souveraineté» est confirmée. La France se voit attribuer la Syrie avec le Liban. Bien sûr, du point de vue juri­dique, il s’agit d’une simple administra­tion fiduciaire et provisoire; mais les Alliés entendent bien tenir ces régions le plus longtemps possible. Quant à l’Ita­lie, elle reçoit les miettes: le Dodécanèse et Rhodes.

     

    Mais le traité de Sèvres ne sera jamais appliqué. Dès mai 1919, la réaction de Mustafa Kemal le rend caduc; Kemal constitue un gouvernement dissident et prend la tête de la résistance nationale. Nommé dictateur, il fait face aux Grecs qui ont pris l’offensive dès juin 1920; il les chasse définitivement d’Anatolie en août 1922; de leur côté, les Arméniens ont dû rendre, en 1920, les villes qu’ils avaient occupées. Kemal obtient des Alliés l’abrogation officielle du traité de Sèvres. Celui de Lausanne (24 juillet 1923) installe alors la Turquie dans ses frontières actuelles.

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