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La crise rhénane - 7 mars 1936
Le second coup de force d'Hitler
Le 2 mai 1935, la France signe avec l’URSS un traité d’assistance assez vague. De son côté, l’Allemagne a fini par accepter, au traité de Locarno, la démilitarisation de la Rhénanie imposée par le traité de Versailles. En échange, elle a été admise à la SDN et ses frontières ont été garanties. Le 27 février 1936, le Parlement français ratifie le pacte franco-soviétique; Hitler prétend alors que la convention de Locarno a été violée, car la France menacerait à nouveau les frontières allemandes si elle se trouvait entraînée dans un conflit par suite d’une «machination» russe. Le 7 mars, il annonce devant le Reichstag que le traité de Locarno étant désormais caduc, l’Allemagne reprend sa liberté. Dans le même temps, le ministre des Affaires étrangères von Neurath convoque les représentants des pays signataires de Locarno; il leur remet une note dénonçant le traité et ajoute que des «détachements symboliques» allemands sont en train de pénétrer en Rhénanie. En fait, ces «détachements symboliques» comprennent 19 bataillons et 12 sections d’artillerie, soit environ 30000 hommes que la population accueille avec enthousiasme; ils sont bientôt suivis de renforts. Le 29 mars, un plébiscite approuve l’initiative du Führer par 44 millions de voix, soit 99% des votants. En France, le gouvernement Sarraut songe d’abord à riposter: «Nous ne sommes pas disposés à laisser Strasbourg sous le feu des canons allemands», proclame le président du Conseil. Mais ce ne sera qu’une velléité: les gouvernements britannique et belge s’efforcent de dissuader la France d’agir militairement; de son côté, le ministre de la Guerre, le général Maurin, exige la mobilisation générale pour entreprendre la moindre action: «La mobilisation générale? à deux mois des élections? Ce serait de la folie!» répondent les ministres civils. Le gouvernement se borne donc à faire garnir de troupes la ligne Maginot. La Grande-Bretagne et l’Italie, garantes du pacte de Locarno, ne réagissent pas avec plus de vigueur: la Grande- Bretagne ne veut pas risquer un conflit pour un litige où ses intérêts ne sont pas directement menacés; quant à Mussolini, la guerre d’Ethiopie l’a brouillé avec la SDN et les puissances occidentales et il refuse toute collaboration. Hitler a réussi son coup de force, dont les conséquences seront très graves; non seulement la réoccupation de la Rhénanie porte atteinte à la «sainteté des traités», mais elle permet des mesures militaires redoutées depuis 1919: l’Allemagne commence aussitôt à édifier la «ligne Siegfried», qui interdirait à la France de secourir ses alliés polonais et tchécoslovaques en cas d’agression allemande.
Tags : franco, traite, rhenane, locarno, 1936
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