-
Le traité d'Hampton Court - 20 septembre 1562
Le Havre livré aux Anglais...
Le massacre de Wassy (1er mars 1562) a ruiné la politique de tolérance de Michel de L’Hospital et de Catherine de Médicis. L’application de Pédit de Janvier est interdite à Paris; Condé, rejoint par Coligny, organise la résistance, établit à Orléans, face à Paris, la capitale protestante, cherche des alliés à l’étranger. Catherine demande l’aide de Philippe II, du duc de Savoie Emmanuel- Philibert, du pape Pie IV. Condé et Coligny entrent en rapport avec Elisabeth d’Angleterre qui vend cher son appui. La souveraine a des visées permanentes sur les côtes de la France, mais, prudente, elle hésite longtemps avant d’intervenir; d’autre part, elle peut compter sur l’habileté de son ambassadeur à Paris, Throckmorton. Ce dernier, dès le début des troubles, affirme ouvertement ses sympathies pour les réformés. Il monte en épingle l’aide accordée aux catholiques par l’Espagne de Philippe II, annonce le retour de Calais à l’Espagne, demande la livraison à sa souveraine, à titre de garantie, de Calais, de Dieppe et du Havre. Elisabeth, quant à elle, reste en retrait, mais mande à Paris deux ambassadeurs extraordinaires, sir Harry Sidney et sir Peter Meautys, qui proposent vainement à Catherine de Médicis une médiation anglaise. Throckmorton revient à la charge; il demande l’envoi d’un secours extraordinaire, obtient son rappel. Elisabeth prend alors le parti de faire valoir ses droits sur Calais et d’aider les huguenots. Le chancelier Cecil signe, avec les envoyés de Condé et de Coligny, le traité d’Hampton Court (20 septembre 1562). La reine promet d’envoyer 3000 hommes au Havre et, si nécessaire, de fournir 3000 hommes de plus pour défendre Rouen et le château de Dieppe; elle s’engage à allouer 100000 écus d’or aux huguenots. Mais elle veut disposer entièrement de la place du Havre, et son représentant dans la ville doit pouvoir y limiter le nombre des résidents français. Enfin, elle ne rendra la place qu’après la restitution de Calais, prévue par le traité de Cateau-Cambrésis, et le remboursement de ses 100000 écus. Condé accepte ce marché qui ouvre les portes de la France aux Anglais. L’effet est désastreux sur l’opinion publique, même réformée. L’indignation est générale, si bien qu’après Pédit de pacification d’Amboise, Condé et les chefs protestants participent eux-mêmes au siège du Havre qui capitule le 28 juillet 1563. En avril 1564, le traité de Troyes efface les effets de celui d’Hampton Court
Tags : conde, traite, havre, paris, calais
-
Commentaires