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Le seigneur de Bayard
Pierre Terrail, seigneur de Bayard, est né en 1476 au château de Bayard, dans la vallée du Graisivaudan. D’abord page à la cour du duc de Savoie, puis à la cour de France, il participe à toutes les campagnes en Italie. Homme de guerre adroit à tous les exercices du corps et des armes, Bayard se distingue à la bataille de Fornoue (1495), participe à la conquête du Milanais (1499), combat brillamment dans le royaume de Naples (1503). En 1507, il réprime la révolte de Gênes et, en 1515, combat à Marignan où, à l’issue de la victoire, François Ier veut être armé chevalier de sa main. Bayard s’est auparavant couvert de gloire en défendant seul le pont du Garigliano contre 200 Espagnols. Devenu écuyer, il est nommé lieutenant général du Dauphiné, province frontière du royaume. On le retrouve dans le Nord, quand Charles Quint envahit la Champagne et met le siège devant Mézières. Bayard repousse l’ennemi, qui se retire en 1521. Lorsque François Ier essaie de conquérir le Milanais, Bayard, assurant la retraite de l’armée de Bonnivet, est mortellement frappé par une pierre lancée par une arquebuse. La colonne vertébrale brisée, il meurt le 30 avril 1524. «Chevalier sans peur et sans reproche», tel apparaît Bayard; à son courage, son intelligence, son esprit de décision s’ajoutent de beaux traits de générosité: dans ces guerres où le fort pille le faible, où les sentiments d’humanité semblent inconnus, Bayard reste modeste et compatissant. Blessé à Brescia, il préserve du pillage la maison dans laquelle il est soigné et partage l’argent qu’il reçoit entre les deux jeunes filles de son hôtesse: «Toute ma vie, dit-il, j’ai toujours plus aimé les gens que les écus.» Sa mort elle-même se pose en exemple par le contraste qu’elle offre avec le comportement du connétable de Bourbon traître à son roi et à son pays; celui-ci s’apitoyant sur Bayard, se voit répliquer: «Monsieur, je ne suis point à plaindre, car je meurs en homme de bien; mais j’ai pitié de vous qui combattez contre votre roi, votre patrie et votre serment.» Type accompli du chevalier, Bayard représente bien sa classe sociale, h noblesse, et son époque, la Renaissance la noblesse demeure la grande pépinière de l’armée où l’attirent sa naissance, son éducation, les nécessités de sa vie et le sentiment de l’honneur; la Renaissance et les guerres d’Italie jettent les dernier: feux de l’esprit chevaleresque. La mort de Bayard évoque la déclaration de François Ier, le soir de Pavie, en 1525 «Tout est perdu, fors l’honneur.»
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