• Bonaparte à Arcóle

    Bonaparte à Arcóle

    La «furia francese»

    Depuis les traités de Bâle, l’Autriche reste, sur le continent, le principal adversaire de la France. Carnot dresse un plan pour l’attaquer à travers l’Alle­magne et l’Italie; l’offensive d’Alle­magne doit être la principale, et celle d’Italie, une simple diversion. Mais la fortune en décidera autrement: les vic­toires décisives surviendront dans la plaine du Pô grâce à un général encore très jeune, mais génial, Napoléon Bona­parte. Ce dernier, les Alpes à peine franchies, entame la série de ses succès: le Pié­mont, puis la Lombardie sont conquis. Mais les Autrichiens s’accrochent à Mantoue, place forte commandant leurs routes d’accès en Italie. Bonaparte l’assiège dès juillet 1796. Repoussés une première fois, les Autrichiens finissent par être bloqués dans la ville; mais le gé­néral hongrois Alvinczy arrive, avec 50000 hommes, sur la rive gauche de l’Adige; ayant essayé en vain de le repousser, Bonaparte feint la retraite, mais, par un savant mouvement tour­nant, revient menacer son ennemi. Il manœuvre sur un terrain marécageux, à 50 km au nord-est de Mantoue. D’une route, un pont mène au bourg d’Arcole; en s’en emparant, Bonaparte peut tour­ner l’ennemi; mais il lui faut franchir le pont qui est très bien défendu. Les Français tentent en vain plusieurs assauts; leurs généraux, comme Auge- reau, n’hésitent pas à s’exposer pour galvaniser la troupe; mais celle-ci reste hésitante face au feu très nourri de l’ennemi. Bonaparte décide à son tour 15 novembre 1796 de payer de sa personne: saisissant un drapeau et bravant la mitraille, il par­vient à le planter sur le pont; électrisés, les soldats le suivent jusqu’au milieu de l’ouvrage; mais la fusillade redouble et l’arrière-garde française recule; l’avant- garde, isolée, est prête à fuir également, mais elle veut sauver son général; sans façon, les soldats le saisissent et l’entraî­nent avec eux; mais il tombe dans le marais et y enfonce jusqu’à mi-corps; immobilisé, il va tomber aux mains des Autrichiens; dans les rangs, un cri s’élè­ve: «En avant pour sauver le général!». Tiré de sa fâcheuse position, Bonaparte rameute ses troupes et attaque de nou­veau; cette fois l’ennemi recule, éva­cuant Arcole. Deux jours plus tard, le novembre 1796, il est entièrement refoulé dans la plaine. Les Autrichiens ont 6000 tués et per­dent 5000 prisonniers. Les Français, beaucoup moins nombreux, instruits et équipés, les ont battus grâce à un géné­ral de 27 ans. Dès ce jour, celui-ci entre dans la légende: la bataille du pont d’Arcole ouvre une des plus prodigieu­ses carrières de l’Histoire.

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