-
Le parlement de Paris
Un important corps intermédiaire
A l’origine, la cour du roi (Curia regis) règle toutes les grandes questions de politique, d’administration, de finances et de justice: il en est ainsi d’Hugues Capet à Philippe Auguste. Puis l’autorité royale s’affermissant, la cour, désormais fixée au palais royal de Paris, se divise en plusieurs sections: le Grand Conseil, chargé des problèmes politiques, la Cour des comptes, à compétence financière, le parlement enfin. Ce dernier s’organise progressivement: vers 1250, ses sessions deviennent régulières; jusqu’au début du XIVe siècle, ses membres peuvent aussi siéger à la Cour des comptes ou au Grand Conseil et réciproquement.
Rapidement, le parlement se subdivise en trois Chambres. La plus importante, la Grand-Chambre, réunit, à côté des membres titulaires, clercs et laïques, les plus grands seigneurs du royaume. Sa compétence est considérable: elle connaît les causes concernant le roi et les personnes placées sous protection royale, comme les princes et princesses du sang; elle enregistre les décisions du souverain et leur donne force exécutoire; elle reçoit les appels des sentences rendues par les baillis et les sénéchaux ou par les autres juridictions; elle seule juge en dernier ressort. Jusqu’au XVIe siècle, il n’y a pas de Chambre criminelle mais, en lieu et place, une commission spéciale désignée par la Grand- Chambre: la Tournelle, du nom de la petite tour du palais où elle siège.
La Chambre des enquêtes instruit et enquête sur les causes introduites au parlement; on n’y plaide que rarement. La Chambre des requêtes examine les requêtes adressées au roi; ses membres rédigent eux-mêmes les réponses à la plupart d’entre elles et ne transmettent au souverain que les cas litigieux. Les membres du parlement sont théoriquement élus par leurs pairs mais, avec le temps, la nomination royale devient de plus en plus fréquente. En principe désignés à vie, les magistrats jouissent d’un grand prestige. Ils ont à leur tête un chancelier, mais c’est le procureur général, aidé de deux avocats généraux, qui agit au nom du roi. Au XVe siècle, la création de parlements provinciaux à Toulouse, Grenoble, Bordeaux et Dijon ne diminue que partiellement le ressort du parlement de Paris. Jusqu’au XVIe siècle, ce dernier joue donc un rôle essentiellement judiciaire; au XVe siècle, toutefois, il envoie des délégués aux états et enregistre plusieurs traités avec l’étranger. Au même moment, il commence à envoyer au souverain des remontrances lorsqu’il désapprouve une décision royale; celle-ci est alors imposée par des lettres de jussion: ainsi commence le rôle politique du parlement
Tags : parlement, chambre, siecle, grand, xvi
-
Commentaires