• Le crime de la rue Vieille-du-Temple - 23 novembre 1407

     

    Le crime de la rue Vieille-du-Temple  - 23 novembre 1407

    Le prologue du second acte...

    Au début uu XVe siècle, Louis d’Orléans caresse de grandes ambi­tions; marié à Valentine Visconti, il veut constituer un puissant royaume en Ita­lie. Il est d’abord soutenu par le duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, qui siège avec lui au Conseil de régence gouver­nant le royaume durant les crises de folie de Charles VI. Mais des différends interviennent entre ces deux grands sei­gneurs. La mort de Philippe le Hardi ne change rien. Eh effet, son fils Jean, sur­nommé «sans Peur», compte mettre à profit la folie du roi pour assouvir sa soif de pouvoir; il apprend en outre que le duc d’Orléans est l’amant de sa femme Marguerite de Hainaut. Exaspé­ré, Jean sans Peur décide de se débar­rasser de son rival. Il réunit des compli­ces et loue secrètement une maison à proximité de l’hôtel particulier de la rei­ne, où se rend assidûment le duc d’Orléans. Pendant ces préparatifs, il endort la méfiance de son cousin en se réconciliant solennellement avec lui. Cependant, le guet-apens est fixé au mercredi 23 novembre 1407, dans la rue Vieille du Temple, où donne le palais de la reine Isabcau de Bavière. A peine sorti, Louis d’Orléans est massacré à coups de hache et de pique.

    Lorsqu’il apprend la mort de son frère, Charles VI exige que le Conseil s’as semble au Louvre; Jean sans Peur y reconnaît son crime et, profitant de la stupeur générale, sort sans être inquié­té; il quitte Paris à l’aube du 26 novem­bre.

     

    Louis d’Orléans laisse un fils, Charles, marié à la fille du comte Bernard d’Armagnac, d’où le nom que prendront ses partisans, tandis qu’on appellera Bourguignons ceux de Jean sans Peur. En premier lieu, le duc de Bourgogne neutralise Charles d’Orléans, alors âgé de 17 ans, en signant avec lui la paix de Chartres. Puis, avec l’aide d’Isabeau de Bavière, il écarte tous les princes du sang, en particulier le duc de Berry et le duc de Bourbon. Ces derniers s’allient à Charles d’Orléans par les traités de Gien et de Poitiers (1410). Désormais, la guerre civile est inévitable; les Arma­gnacs s’appuient sur la France de l’Ouest, le Centre et le Languedoc, tan­dis que le reste du pays tombe sous l’influence des Bourguignons. Lorsque la guerre reprend avec les Anglais, les Bourguignons n’hésitent pas à s’allier à eux. Ainsi s’ouvre le second épisode de la guerre de Cent Ans, qui débute, pour les Français, par le désastre d’Azincourt (1415): Charles d’Orléans, chef des Armagnacs, est fait prisonnier; il restera vingt-cinq ans dans les geôles anglaises, y composant les gracieuses poésies que nous connaissons.

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