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Le congrès d'Aix la Chapelle - 1818
La tourmente des Cent Jours a accru la méfiance des souverains alliés envers la France. Les clauses du second traité de Paris sont rigoureuses: non seulement le pays subit des amputations territoriales, mais il doit aussi verser de lourdes indemnités et entretenir les troupes étrangères qui occupent son territoire; celles-ci doivent garantir l’exécution des traités et prévenir une nouvelle aventure politique. La mort dans l’âme, Richelieu a dû accepter ces conditions humiliantes qui placent littéralement la France sous la tutelle des Alliés. Il emploie désormais tous ses efforts pour hâter la libération du territoire et réintégrer la nation dans le concert européen.
En premier lieu, le ministre s’applique à lever les obstacles financiers. Grâce à l’emprunt, il parvient à assurer les paiements aux Alliés, décidant même de régler par avance les deux dernières annuités pour réduire d’autant l’occupation, fixée à cinq ans. Richelieu s’efforce ensuite de faire valoir aux souverains que la monarchie s’est consolidée et qu’un sursaut révolutionnaire n’est plus à craindre. Il explique en outre que le maintien du corps d’occupation risque d’irriter les Français en leur imposant de trop lourdes charges et en bafouant leurs sentiments patriotiques. En dépit des manœuvres des ultraroya- listes qu’inquiètent les progrès des libéraux, les Alliés se rendent aux arguments de Richelieu. En vertu du pacte du 20 novembre 1815, qui a prévu des réunions périodiques, ils convoquent un congrès pour débattre de l’opportunité du retrait des troupes d’occupation. Cette conférence s’ouvre à Aix-la- Chapelle le 29 septembre 1818. Le tsar, l'empereur d’Autriche, le roi de Prusse, Castlereagh et Richelieu y participent. Le retrait des troupes est accepté. Le montant des indemnités encore dues par la France est ramené de 286 millions à 265. Ces questions réglées, le congrès se préoccupe de la conduite à adopter pour l’avenir. La Quadruple-Alliance est renouvelée, mais elle ne peut plus jouer contre la France qu’en cas de révolution. Cette disposition demeure secrète pour qu’elle ne soit pas ressentie comme une humiliation. En dépit des méfiances mutuelles, les Alliés invitent publiquement la France à participer aux futures réunions internationales sur un pied d’égalité. Les efforts de Richelieu n’ont pas été vains; la France libérée retrouve son rang de grande puissance. Elle ne tarde pas à en profiter. Au congrès de Vérone, en 1822, ses représentants obtiennent un mandat d’intervention en Espagne pour y étouffer la Révolution. Cette campagne, qui remporte un plein succès, va encore conforter la confiance des Alliés en la monarchie française. Elle fortifie aussi, à l’intérieur, la position des ultraroyalistes.
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