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La guerre victorieuse
Au début de 1918 le conflit entre dans sa phase décisive. SI la guerre sous marine a échoué, entraînant l’entrée des Etats-Unis dans le conflit, les puissances centrales ont obtenu cependant une paix séparée à l’Est avec le gouvernement bolchevik, et l’Allemagne se trouve en mesure de porter le gros de ses efforts sur le front occidental, pour tenter d’arracher la décision avant l’intervention effective des Américains. Lancée le 21 mars 1918 en Picardie par Ludendorff, la première offensive allemande enfonce le front anglais et menace Amiens. La situation n’est rétablie que par l’arrivée massive des renforts français et l’établissement d’un commandement unique en faveur du général Foch. Une deuxième attaque dans les Flandres (9 avril) ne permet pas d’atteindre les ports du pas de Calais. .Mais l’offensive la plus grave a lieu le mai au Chemin des Dames. Le front français est rompu, les Allemands font plus de 100000 prisonniers, franchissent à nouveau la Marne, menaçant Château-Thierry, et parviennent à 60 km de Paris, alors bombardé par la «grosse Bertha». La situation n’est rétablie que d’extrême justesse. Toutefois, une seconde offensive ennemie, lancée le 15 juillet en Champagne, se solde, cette fois, par un échec complet grâce aux mesures préventives prises par Pétain. Foch a alors le mérite de comprendre que l’adversaire se trouve en porte à faux et il déclenche une série de contre-attaques menées en liaison avec les chars et qui rejettent progressivement les Allemands sur leurs positions de mars 1918. A l’automne, de nouveaux coups de boutoir lancés par les Anglais, les Français et les Américains, conduisent à la libération presque complète du territoire français et d’une partie de la Belgique. L’Allemagne se décide à solliciter un armistice, conclu le 11 novembre. Le 28 juin 1919, dans la galerie des Glaces à Versailles, le traité de paix est signé entre l’Allemagne et les puissances alliées et associées. Résultat d’une guerre de coalition, ce traité ne donne pas complètement satisfaction à la France. Certes, celle-ci recouvre l’Alsace-Lor- raine. Elle obtient l’exploitation des mines de la Sarre jusqu’en 1935 et la promesse d’importantes réparations. L’armée allemande est réduite à 100000 hommes privés de tout armement moderne. Mais, en dépit de l’insistance de Foch, Clemenceau n’a pu obtenir de Lloyd George et du président Wilson le détachement ou l’occupation de la rive gauche du Rhin. Seules sont acceptées l’occupation provisoire et la démilitarisation de cette région rhénane. Traumatisée par la perte de 1,4 million d’hommes jeunes, par l’ampleur des destructions et des dévastations, toute une partie de l’opinion française estime que la paix de Versailles n’assure pas la sécurité de la France.
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