• Le château de Fontainebleau - 1528

    Le château de Fontainebleau - 1528

    Fontainebleau

    «Le Roy, voulant y aller, disait qu'il alloit chez soy» 

     

     

    L’histoire du château de Fontainebleau est liée à celle de la forêt qui l’entoure, abondante «en bêtes rousses et noires», propice aux chasses royales. La résiden­ce existe depuis le XIIe siècle au milieu de ces «déserts». Après Philippe Augus­te, Saint Louis s’y attache, y fonde un monastère-hôpital; Philippe le Bel y naît et y meurt; Charles V y installe sa librai­rie; Isabeau de Bavière, des bains. Mais c’est François Ier, revenu des bords de la Loire, qui, dès 1528, entreprend les pre­miers travaux. A sa mort, le château n’est pas achevé, mais il témoigne déjà des goûts du roi pour l’art nouveau de la Renaissance. A la base, autour du donjon de Saint Louis et de la vieille chapelle Saint- Saturnin, s’ordonnent trois corps de bâ­timents: à l’est, ceux de la cour Ovale; au centre, la galerie François-Ier; à l’ouest, la chapelle de la Trinité et un grand pavillon central; en équerre se prolongent deux galeries qui donnent sur la cour du Cheval Blanc, qui entrera dans l’Histoire sous le nom de cour des Adieux. Aux alentours s’étendent, magnifique­ment ordonnés et jouxtant la forêt, les réserves royales, les jardins aux arbres multiples et rares, les pièces d’eau. L’ensemble, œuvre de Gilles Le Breton, «maçon et tailleur de pierre», s’élève en une architecture aux grands murs sobres, aux toits élevés, aux cheminées apparentes et hautes; c’est un style à la française, sans rien d’italien ni d’anti­que. Le contraste surgit avec la décoration intérieure au luxe exubérant, œuvre des Italiens appelés par le roi. Le Rosso, dès 1531, décore la galerie François-Ier; par le bois, le stuc, la peinture, les bronzes ciselés et dorés, il célèbre, dans des sujets allégoriques et mythologiques, la gloire du roi et celle de la Renaissance. Dès 1533, le Primatice intervient: il reste en faveur jusqu’à sa mort, en 1570, et s’entoure d’une équipe d’où se détache Nicolo Dell’Abate. Avec ces Italiens au talentueux pinceau, quelques Français collaborent pour la sculpture ou le travail du bois. L’œuvre de l’école de Fontainebleau, école des Italiens établis en France entre 1530 et 1570, étrangère par ses thèmes et ses goûts à la tradition nationale, ré­pand dans les galeries les personnages des légendes et des récits païens: Ulysse, Alexandre, César, Jupiter, Vénus,’Mars, dieux et déesses aux belles nudités, sont légion. «Nouvelle Rome» ou «nouvelle Athènes», Fontainebleau est aussi le sé­jour préféré de François Ier. Le domai­ne va connaître maintes vicissitudes qui justifient les paroles de Napoléon Ier: «La maison des siècles et la demeure des rois».

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