• Gaston d’Orléans - 1608-1660

     

    Gaston d’Orléans - 1608-1660

    Un «enfant terrible»

    «C’était un beau prince, né pour le plai­sir, qui avait l’esprit agréable, savait mille belles choses [...]. L’ambition de ses favoris plus que sa propre inclina­tion l’avait engagé dans les brouilleries avec le roi son frère», dira Bussy- Rabutin. Gaston d’Orléans, «Monsieur», n’a pas bonne presse devant l’Histoire. Celui qui avait été d’abord duc d’Anjou jusqu’en 1626 apparaît comme un être faible, inconsistant, lâche même, ne cessant de fomenter des complots contre Louis et Richelieu. C’est ainsi qu’il sera successivement impliqué dans l’affaire Chalais-Ornano en 1626, dans celle de Montmorency en 1632 et, surtout, dans la conspiration la plus grave, celle de Cinq-Mars, en 1642, confinant à la tra­hison et s’accompagnant d’un traité secret avec l’Espagne. Tout au long du règne, Gaston d’Orléans s’est montré assez inconséquent pour compromettre l’autorité monarchique et la sérénité du royaume. Cette légèreté est en partie le résultat d’une déplorable éducation. Second fils survivant d’Henri IV et de Marie de Mé- dicis, né le 25 avril 1608, Monsieur n’est pas destiné à régner. Tout en lui mar­quant une nette préférence, la reine lui laisse faire toutes ses fantaisies et, à 18 ans, le duc d’Anjou apparaît comme un prince dissipé et gaspilleur. De plus, il est alors l’instrument de différentes cote­ries à la cour. Avec la stérilité d’Anne d’Autriche, épouse de Louis XIII, et la mésentente du couple royal qui n’exclut pas l’idée d’une séparation, Monsieur sera l’héritier de la couronne jusqu’à la naissance du futur Louis XIV en 1638. Cette situation expliquera les agisse­ments du parti de «l’aversion au maria­ge», parti mené par Anne d’Autriche et le prince de Condé, second héritier du royaume, et qui retardera jusqu’en 1626 l’union entre Gaston et Marie de Bour­bon, duchesse de Montpensier (1605- 1627). Marie disparaîtra d’ailleurs en donnant le jour à la future «Grande Mademoiselle». Par la suite, Gaston d’Orléans épousera, en 1632, Margueri­te de Lorraine-Vaudémont. Enfin, le prince restera prisonnier du parti dévot, hostile à la politique menée par le roi et le cardinal contre l’Espagne et la maison d’Autriche. En dépit de ses inconséquences, Mon­sieur ne manquait pas de qualités. Culti­vé, lettré, il sera le protecteur de Vauge- las et de Voiture. Comme tous les Bour­bons, il fera preuve de courage physique et même de réels talents militaires, qu’il manifestera de 1644 à 1646 lors des campagnes de Flandre contre l’Espa­gne. Mais, incorrigible conspirateur, il ne pourra s’empêcher de participer à la Fronde, et Mazarin l’exilera dans son château de Blois, où il fera exécuter par Mansart de grandes transformations. Il y mourra le 2 février 1660.

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