• Le cartel des gauches - 1924

    Le cartel des gauches - 1924

    Cœur à gauche, mais portefeuille à droite

    Depuis 1919, avec le «Bloc national», la droite détient la majorité à l’Assemblée; elle mène une politique nationaliste: en 1923, Raymond Poincaré, président du Conseil, pour forcer les Allemands à payer les réparations de guerre, décide d’occuper la Ruhr, opération condam­née par la Grande-Bretagne. En même temps, le régime semble évoluer vers le présidentialisme, comme en témoigne un discours prononcé par Alexandre Mille- rand et qui décide la gauche à réagir. En vue des élections générales de 1924, Edouard Herriot, président du parti radical, axe sa campagne sur le refus de la «dictature présidentielle». Les prémis­ses d’une entente s’amorcent en 1923, sous la double égide des radicaux- socialistes et de la S.F.I.O. Le 15 fé­vrier 1924, une assemblée réunit socia­listes (S.F.I.O.), socialistes français, rèpublicains-socialistes et représentants des communistes orthodoxes et dissi­dents. Le 13 mars, nouvelle réunion à laquelle assistent cette fois les radicaux- socialistes. Ainsi se constitue le «cartel des gauches», dont seuls les communis­tes restent à l’écart. Le cartel — au sens étroit — remporte 36,9% des voix contre 34,6% à la droite non fasciste. Avec les apparentés et les alliés, la gauche remporte 328 sièges sur 582, 356 même en comptant les commu­nistes. Le cartel des gauches mène une poli­tique opposée à celle du gouvernement précédent: son premier souci est de con­traindre Millerand à démissionner. Il ne parvient pourtant pas à imposer son candidat, Paul Painlevé, et le nouveau président de la République est un modé­ré, Gaston Doumergue. Edouard Her­riot forme un ministère dont les socialis­tes sont exclus. Il cherche tout d’abord à imposer à l’Alsace-Lorraine la sépara­tion de PEglise et de l’Etat; il doit y renoncer devant l’émotion de l’opinion. Il se rapproche du Royaume-Uni grâce à son attitude conciliante envers l’Alle­magne (plan Dawes). Sous son ministè­re, la France reconnaît l’URSS.

    Mais ses échecs à Genève (sécurit| européenne), l’annonce d’un impôt sur le capital, le transfert des cendres de Jaurès au Panthéon, mobilisent contre lui la droite, les milieux d’affaires et les épargnants. Le 10 avril 1925, mis en minorité au Sénat, le ministère Herriot démissionne. Le cartel des gauches lui survit encore une quinzaine de mois marqués par une grande confusion: sept ministres des Finances se succèdent; ayant perdu toute confiance, les porteurs de bons liquident au mieux; le Trésor se vide; le franc s’effondre; la vague d’antiparle­mentarisme qui aboutira à l’explosion du 6 février 1934 commence à défer­ler; les gouvernements Painlevé, puis Briand, enfin l’éphémère second ministè­re Herriot sont impuissants. Le 21 juil­let, ce dernier cède la place à un minis­tère d’Union nationale dirigé par Poin­caré.

     

     

    « L’appel du 18 juin - 18 juin 1940La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen - 1789 »

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