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L’appel du 18 juin - 18 juin 1940
«Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique [...], les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d’armement [...], à se mettre en rapport avec moi. Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas!» Arrivé de Bordeaux la veille, de Gaulle vient de lire, au micro de la BBC à Londres, ce 18 juin 1940, le texte d’un appel à la révolte contre le gouvernement de l’armistice formé par le maréchal Pétain deux jours plus tôt. Venant d’un chef militaire, cet appel est un défi, et son auteur écrira dans ses Mémoires: «Devant le vide effrayant du renoncement général, ma mission m’apparut d’un seul coup, claire et terrible. En ce moment, le pire de son histoire, c’était à moi d’assumer la France.» Peu de Français entendront effective^ ment l’appel, ce 18 juin. Des millions d’entre eux sont sur les routes tragiques de l’exode et ne connaissent que l’autre appel, celui du maréchal Pétain, qui a déclaré qu’il fallait cesser le combat. Mais de nombreux journaux de province donnent, le 19, tout ou partie du texte du général de Gaulle appelant à la résistance. Pour les milliers de soldats français rescapés de Narvik et de Dunker- que, pour les équipages des navires qui ont rallié les ports britanniques, l’heure du choix a sonné entre l’acceptation de la défaite et la continuation du combat, entre un prestigieux maréchal de France et un officier presque inconnu, général de brigade à titre temporaire depuis le mai et auteur de pages prophétiques sur le rôle des blindés. Beaucoup sont sceptiques sur les chances britanniques face à un débarquement allemand que l’on juge imminent. Les paroles prophétiques du général de Gaulle, qui affirme alors que «cette guerre n’est pas tranchée par la bataille de France», ne sont pas perçues comme telles. Deux bataillons de la 13e DBLE, quelques centaines de chasseurs alpins, les équipages de deux sous-marins et d’un patrouilleur, des officiers isolés, vont former le petit noyau des Français libres qui croient eux aussi que «la France a perdu une bataille, mais n’a pas perdu la guerre». De leur côté, les autorités civiles et militaires de l’empire colonial d’Afrique et d’Asie ignorent l’appel du 18 juin et font acte d’allégeance au maréchal. Le 30 juin, de Gaulle reçoit l’ordre de se constituer prisonnier à Toulouse pour y être jugé par un conseil de guerre, qui lui infligera la peine de mort par contuma^ ce. Mais «l’homme du destin» est entré dans l’Histoire, il faudra plus de quatre années de combats pour que son appel ait son aboutissement dans la libération de la France
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