• Le 18-Brumaire - 9 novembre 1799

    Le 18-Brumaire - 9 novembre 1799

    La France se livre à un sabre

    En 1799, à son retour d’Egypte, Bona­parte retrouve une France en état de crise politique chronique: le Directoire doit faire face à des coups d’Etat répétés provenant du conflit entre Jacobins, partisans des traditions révolutionnai­res, et le groupe des révisionnistes, qui souhaitent réformer la Constitution dans un sens modéré. La Vendée royaliste se soulève de nou­veau; en Italie, les conquêtes de 1797 ont été perdues, à l’exception de Gênes. Les directeurs jacobins en profitent pour proposer des lois drastiques: un impôt sur les riches, la levée en masse et, surtout, une loi des otages qui mena­ce tout parent d’émigré ou de royaliste insurgé. Ces mesures inquiètent les directeurs modérés, comme Sieyès et Ducos, ainsi que les bourgeois d’affaires. Bonaparte, l’homme prestigieux qui a le soutien des militaires et qui a réussi la répression du 13-Vendémiaire, leur paraît seul capable de rétablir l’ordre. Sieyès s’abouche avec le jeune général; il le décide à favoriser une action poli­tique destinée à réviser la Constitution. Talleyrand, qui n’est plus du ministère, Lucien Bonaparte, frère de Napoléon, qui préside le Conseil des Cinq Cents, Cambacérès, ministre de la Justice, font partie du complot. Le plan est le suivant: provoquer la démission des directeurs pour annuler le pouvoir exé­cutif; amener les deux Conseils à élire un comité exécutif qui, sous couvert de révision, préparerait une Constitution nouvelle. Pour neutraliser l’opposition probable des Cinq-Cents et prévenir une réaction populaire, on s’arrangerait pour faire siéger les Conseils hors de Paris. Le 18 brumaire (9 novembre 1799), on fait courir dans Paris le bruit qu’un coup d’Etat menace les Assemblées; le Conseil des Cinq-Cents va siéger à Saint-Cloud. Pendant ce temps, d’ac­cord avec Bonaparte, les directeurs Sieyès, Ducos et Barras démissionnent; leurs deux collègues sont neutralisés. La première phase du coup d’Etat a réussi: il n’y a plus de pouvoir exécutif; reste à liquider le pouvoir législatif. Le 19 brumaire, Bonaparte, nommé commandant de la garnison de Paris, pénètre dans la salle où siègent les Cinq- Cents; ceux-ci protestent, l’empêchent de parler, l’accusent d’aspirer à la dicta­ture et s’apprêtent à le déclarer hors la loi. Le président de l’Assemblée, Lucien Bonaparte, sauve son frère: il quitte la séance et va haranguer les troupes; celles-ci forcent l’entrée de la salle et dis­persent les députés dans le parc de Saint-Cloud. Il n’y a plus de pouvoir lé­gislatif; le coup d’Etat est consommé. On nomme aussitôt trois consuls, Sieyès, Ducos et Bonaparte, qui pren­nent la tête de l’exécutif pour rétablir l’ordre et proposer une nouvelle Consti­tution. Ainsi finit le Directoire et, avec lui, la Révolution.

     

     

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