• La révocation de l’édit de Nantes - 18 octobre 1685

     

    La révocation de l’édit de Nantes - 18 octobre 1685

    Une mesure désastreuse

    Dés le début de son règne, Louis XIV, épris de centralisation et d’absolutisme, souhaite l’existence d’une seule religion, celle du roi. Les libertés accordées aux huguenots par Henri IV sont, dans un premier temps, sourdement grignotées. Des théologiens, comme le brillant Bos- suet, s’efforcent d’obtenir des conver­sions par des prédications et des collo­ques. En 1676, des avantages matériels, soit une prime de 6 livres par acte d’abjuration et un abattement d’impôts pour les nouveaux catholiques, donnent des résultats souvent passagers. Au lendemain de la paix de Nimégue, Louis XIV dispute à l’Autriche la pre­mière place dans l’Europe catholique. Dès lors, la Réforme devient inadmis­sible dans son royaume. La manière forte succède à la manière douce. Vexa­tions et tracasseries se multiplient; les protestants sont chassés de la cour, interdits d’un grand nombre d’emplois; les premières «dragonnades» commen­cent en Poitou, dirigées par l’intendant Marillac. En 1683, Colbert, favorable aux indus­triels et financiers huguenots, disparaît. Louvois le remplace, qui n’aura pas la même prudence. Louis XIV, influencé par Mme de Maintenon et par son con­fesseur le père de La Chaise, commence à s’inquiéter de son salut. Il pense le faire en extirpant l’hérésie. Les «mis­sions bottées» (dragonnades) s’étendent aux provinces à majorité protestante. Le chiffre des conversions forcées, gonflé par les intendants, fait croire au roi qu’il n’y a plus de rebelles à la confession catholique. L’édit de Nantes, caduc, peut être abrogé. Il est remplacé, le 18 octobre 1685, par l’édit de Fontaine­bleau, à l’approbation quasi générale du pays. C’est pourtant la fin de la liberté de conscience: le culte réformé est interdit; tous les temples et les écoles protestan­tes sont fermés; l’état civil est refusé aux non-convertis; la tentative d’émigra­tion est punie des galères ou de la mort. Malgré le danger, près de 300000 pro­testants fuient à l’étranger. Officiers, marins, magistrats, artisans, savants, manufacturiers, négociants, agriculteurs apportent à l’Angleterre, à la Hollande, à l’Allemagne leurs forces, leur savoir, les secrets de leur métier. Dans la haine de la monarchie française, ils appuient les révoltes de leurs coreligionnaires res­tés en France, notamment celle des camisards, dans les Cévennes; ces sou­lèvements assombrissent la fin du règne de Louis XIV et se perpétueront sous Louis XV. En politique étrangère, les effets de la ré­vocation se traduisent, en 1688, par l’alliance des Etats protestants contre la France papiste. La guerre dite «de la Ligue d’Augsbourg», qui dure neuf ans, modifie l’équilibre européen. Par sa puissance maritime, l’Angleterre démo­cratique et parlementaire défie la gloire du Roi-Soleil.

     

     

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