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La Sainte-Chapelle
La Sainte-Chapelle de Paris est l’un des chefs-d’œuvre de l’art gothique.
En 1239 et en 1241, Saint Louis acquiert de l’empereur d’Orient certaines reliques de la passion du Christ conservées à Constantinople, en particulier la couronne d’épines et un grand morceau de la croix.
Pour les abriter dignement, le roi décide d’élever dans son palais une nouvelle chapelle. Les travaux sont confiés à Pierre de Montreuil, auquel on doit aussi la nef de Saint-Denis; ils sont rapidement menés puisque la chapelle, commencée en 1243, est consacrée en 1248. Elle est longue de 36 m, large de 17, et sa flèche s’élève à 75 m au-dessus du sol; sa double destination, comme chapelle palatine et comme reliquaire, en explique la structure et la décoration. Comme toutes les chapelles palatines, l’édifice comporte deux étages: le second, dit «chapelle haute», est destiné au prince et à ses proches; la nef y culmine à 20,50 m au-dessus du sol. Le rez-de-chaussée, dit «chapelle basse», est réservé au personnel et comporte une nef, également unique, haute de 6,60 m. Un porche à deux étages dessert les deux niveaux.
Pour rendre les reliques bien visibles, l’architecte éclaire au maximum l’intérieur de la chapelle haute; il accentue donc l’évidement et la légèreté qui caractérisent déjà les édifices religieux parisiens. On arrive ainsi à une rayonnante châsse de verre où, de part et d’autre d’une nef unique, quinze longues fenêtres s’ouvrent entre les fines colonnes soutenant la retombée des voûtes.
La maçonnerie se borne à encadrer des verrières qui constituent l’essentiel de la construction.
L’architecture vaut surtout par son équilibre, sa finesse et sa sobriété. La sculpture, malgré sa haute qualité, se remarque peu; pourtant, les statues placées à mi-hauteur, le long des piliers dont elles sont complètement indépendantes, présentent des drapés fort élégants. Voûtes et murs sont recouverts de peintures, très largement restaurées, qui accentuent le caractère précieux de l’ensemble. Les vitraux sont particulièrement remarquables. Dans un décor géométrique, où la simplicité le dispute à une technique élaborée, se succèdent de multiples panneaux de petite taille, aux couleurs vives, souvent très proches des enluminures des manuscrits. Les dimensions restreintes de l’édifice imposent au verrier un style raffiné, bien différent du style monumental des cathédrales. La plupart des scènes reprennent les épisodes de la Bible annonçant la vie et la passion du Christ. La Sainte-Chapelle servira de modèle pour de nombreux édifices français et étrangers; elle contribuera ainsi à la diffusion et à l’évolution de l’art gothique. Profanée en 1791, elle a été restaurée grâce aux architectes Duban, Lassus et Viollet-le-Duc.
Tags : sainte chapelle, xiiième
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