• La Milice 1943-1944

    La Milice 1943-1944

    Objet d'admiration et d'horreur

    Le 31 janvier 1943, un avis du Journal officiel annonce: «La Milice française, qui groupe des Français résolus à pren­dre une part active au redressement politique, social, économique, intellec­tuel et moral de la France, est reconnue d’utilité publique.» Cette Milice, que, chacun pour leur compte, Darnand, Hitler et Laval ont contribué à créer, est issue du Service d’ordre légionnaire (S.O.L.); celui-ci, depuis 1941, groupe la fraction activiste de la Légion française des combattants. Son fondateur et secrétaire général, Joseph Darnand, né en 1897, s’est dis­tingué par sa bravoure durant les deux guerres mondiales; membre de l’Action française en 1928, il la quitte en 1930 et adhère, de 1936 à 1942, au Parti popu­laire français de Jacques Doriot; il fait même partie de la «Cagoule» et échappe de peu à une condamnation. Chargé par Pétain d’organiser la Légion française des combattants, il devient membre du Conseil national en 1941. Le 19 décembre 1943, Hitler exige de Pierre Laval la constitution d’une police supplétive destinée à «maintenir l’ordre» et à juguler toute forme d’opposition. A cet effet, Laval a l’idée de recruter les éléments les plus durs du S.O.L. Il  confie à Darnand la direction du nou­vel organisme. La Milice devient donc un redoutable instrument de répression; elle compte de nombreux repris de justi­ce, motivés par l’appât du gain ou sim­plement par l’attrait de la violence; ses méthodes révoltent une grande partie de l’opinion. Bien qu’elle jouisse de l’appui de Laval, Pétain ne craint pas de décla­rer en 1944: «Je ne peux passer sous silence les tortures infligées à des victi­mes innocentes dans des locaux... qui ressemblent moins à des prisons d’Etat françaises qu’à des Tchékas soviéti­ques... La Milice est arrivée à faire ré­gner une atmosphère de terreur policière inconnue jusqu’à présent dans notre pays.» Il est vrai qu’entre-temps Darnand est devenu tout-puissant: le 31 décembre il a été nommé secrétaire général au Maintien de l’ordre, puis ministre de l’intérieur. La Milice ne se borne pas à livrer de sanglants combats contre la Résistance; elle participe aussi au pillage et à la per­sécution des Juifs; elle s’en prend aux communistes et à toute forme d’opposi­tion, armée ou non. Des miliciens s’enrôlent même dans les Waffen-SS. Le 3 octobre 1945, Darnand est con­damné à mort par la Haute Cour de jus­tice après un seul jour de procès; le 10, il   est fusillé au fort de Châtillon.

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