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La libération de Paris
La dernière étape... ou presque
Du 10 juin 1940 au 25 août 1944, le gouvernement français a passé successivement de Tours à Bordeaux, puis à Vichy; aussi la libération de Paris prendra-t-elle valeur de symbole.
Le 27 mai 1943, le C.N.R. (Conseil national de la Résistance) tient dans la capitale sa première réunion, mais il n’y organise aucune opération importante avant fin juillet 1944, date à laquelle les Américains du général Patton effectuent leur percée décisive d’Avranches. Le C.N.R. décide alors, en accord avec le comité parisien de libération, d’ordonner l’insurrection pour le 19 août. Le colonel communiste Rol-Tanguy prend le commandement des F.F.I. (Forces françaises de l’intérieur) qui sont présentes dans la ville. Quant aux occupants, ils ont à leur tête le général Dietrich von Choltitz, commandant du Grand-Paris, dont le Q.G. est situé à l’hôtel Meurice. L’opération est précédée, le 15 août, par une grève des agents de police; le 18, c’est la fusillade du pont des Arts; le lendemain se déroule un des épisodes particulièrement controversés de cette épopée: von Choltitz a prétendu avoir reçu d’Hitler l’ordre de détruire Paris et avoir refusé d’obéir; mais aucun document sérieux ne permet de vérifier cette thèse. Quoi qu’il en soit, le 20 août, sur l’intervention du consul de Suède Paul Nord- ling, von Choltitz libère les prisonniers politiques, ce qui permet la signature d’une trêve entre les deux camps; le même jour, Charles Luizet, représentant de Gaulle, s’installe à l’Hôtel de Ville. Mais le 21, Rol-Tanguy rompt la trêve et attaque les Allemands, retranchés notamment à l’hôtel Majestic, l’Opéra, la Concorde, la Chambre des députés, l’Ecole militaire et le Luxembourg. Le même jour, de Gaulle rend visite à Eisenhower et tente de le convaincre de marcher sur la capitale. Le généralissime refuse énergiquement, puis finit par accepter, à condition que ce soit la 2e division blindée française, commandée par Leclerc, qui se charge de l’opération; Leclerc parvient, non sans peine, à décider Bradley d’assurer ses arrières à l’aide de la 4e division américaine. Le 22 à minuit, la 2e D. B. passe à l’attaque: à l’ouest, Langlade et ses hommes se dirigent vers Rambouillet, Chevreuse, Châteaufort, Jouy-en-Josas et Villacoublay; au sud, Billotte et Dio passent par Arpajon et Longjumeau. Le 24 au soir, les premiers atteignent le pont de Sèvres; les seconds, la Croix-de- Berny. Leclerc lance un groupe de reconnaissance qui parvient à l’Hôtel de Ville peu avant minuit. Dès ce moment, le bourdon de Notre-Dame se met à sonner: la libération n’est plus qu’une question d’heures. Au matin du 25, les diverses colonnes font leur jonction et, l’après-midi, von Choltitz capitule. Le 26 enfin, de Gaulle descend à pied les Champs-Elysées, acclamé par tout un peuple.
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