• La fuite à Varennes - 25 juin 1791

     

    La fuite à Varennes - 25 juin 1791

    La révolte du roi prisonnier

    Au soir du 20 juin 1791, des ombres se glissent hors des Tuileries et montent discrètement dans un fiacre. Nul ne reconnaît sous leurs déguisements le roi et la reine, Madame Elisabeth, le dau­phin et sa sœur, qu’accompagne Mme de Tourzel. Le Suédois Axel de Fersen, qui joue le rôle de cocher, va conduire la famille royale jusqu’à la barrière Saint- Martin, où attend une grosse berline. Quels motifs font donc agir Louis XVI? Le roi n’ignore pas les dangers que lui et les siens courent à Paris. Il garde, d’autre part, l’arrière-pensée de faire appel aux forces étrangères pour rétablir l’ordre ancien et désire se rapprocher des frontières. Enfin, hostile à la Consti­tution civile du clergé, qu’il a été con­traint de signer, il a été outré, à Pâques, de ce que la foule l’ait empêché de se rendre à Saint-Cloud, où il voulait assis­ter à une messe dite par un prêtre réfrac- taire. Refusant d’être prisonnier des Pa­risiens, il a donc décidé d'aller rejoin­dre dans l’Est l’armée du marquis de Bouillé. Maintenant, la berline roule vers Mont- médy, mais elle prend, dès le début, des retards énormes sur l’horaire prévu: les hommes de Bouillé, las d’attendre, ne se trouveront plus au rendez-vous fixé. A Sainte-Menehould, le fils du maître de poste Drouet reconnaît le roi: il prend aussitôt un chemin de traverse et rejoint la berline à Varennes, où il fait arrêter les fugitifs par l’épicier Sauce, procureur de la Commune. La petite ville est pleine de patriotes et les hussards de Bouillé ne peuvent ou ne veulent intervenir. A Paris, l’Assemblée, prévenue par un exprès, envoie trois commissaires, Bar- nave, Pétion et La Tour-Maubourg, à la rencontre des prisonniers. Après une triste nuit dans l’arrière-boutique de Sauce, ceux-ci remontent en voiture. Le retour est un calvaire: sous une chaleur torride, on avance lentement, et des braillards, accrochés aux portières, inju­rient le roi. Après deux étapes à Châ- lons et à Meaux, le cortège atteint Paris, dans un silence lourd de menaces. Des ordres ont en effet été donnés: «Qui­conque applaudira le roi sera battu, qui­conque l’insultera sera pendu.»

     

    Enfin, voici les Tuileries, mais que va- t-on faire du monarque? Selon la Cons­titution prête à être votée, on a besoin d’un roi. Malgré les républicains qui ré­clament la déchéance, l’Assemblée vote l’irresponsabilité du fugitif, prétendu­ment «enlevé des Tuileries». Furieux de cette fiction, les patriotes vont manifes­ter leur mécontentement: le 17 juillet une pétition déposée au Champ-de- Mars demande la mise en accusation de Louis XVI. L’affaire se termine par une fusillade meurtrière, ce qui accroît les rancœurs. L’évasion manquée du roi va hâter la marche de la Révolution.

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