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La défaite d’Attila
Pendant plusieurs mois, les Huns, conduits par leur roi Attila (né vers 395), dévastèrent la Gaule, semant la terreur sur leur passage. Les Huns, des Mongols qui avaient été, au IVe siècle, chassés de Chine où ils étaient établis, puis détournés à prix d’or de l’Europe orientale par l’empereur de Constantinople, cherchaient maintenant à conquérir des territoires en Occident. Ils occupaient, au Ve siècle, la Pannonie, région comprise entre le Don, les Tatras, les Alpes et le Danube, d’où ils lançaient de perpétuelles attaques contre les peuples voisins, sur les frontières de l’Empire romain. Rome avait enrôlé, entre autres Barbares, des Huns dans son armée. Ceux-ci avaient pu remarquer les points faibles de l’Empire. Avec des forces considérables, Attila (vers 434-435) se jeta sur la Gaule, sous prétexte qu’elle était largement occupée par les Wisigoths, descendants d’anciens esclaves fugitifs. Au printemps, il passe le Rhin avec ses guerriers, au nord de Coblence sans doute, s’empare de Metz le 7 avril 451, puis, par les grandes voies romaines, marche sur Reims, Châlons, Troyes. Il arrive près de Paris, dont les faibles garnisons sont incapables d’arrêter ses hordes. Une pieuse bergère, qui sera sainte Geneviève, réconforte alors les populations; elle prie avec l’évêque sur les remparts, guettant l’horizon. Soudain, un messager annonce que les Huns, épargnant Lutèce, traversent la Seine vers Nogent. Attila descend, en effet, vers Orléans, qu’il assiège. L’évêque, saint Aignan, résiste plus d’un mois, permettant ainsi l’arrivée d’Aetius, généralissime de l’Empire d’Occident, alors à Arles. Ce Romain a déjà battu les Wisi- goths, les Ripuaires et les Burgondes; ses troupes sont renforcées par des Francs et surtout par des Wisigoths commandés par leur roi Théodoric Ier. Le 14 juin, Attila, surpris, doit quitter Orléans. A une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Troyes, au lieu-dit Campus Mauriacus (ou champs Catalauniques), la bataille décisive s’engage vers 3 heures de l’après-midi et dure jusqu’à la nuit. C’est une irréparable défaite pour Attila, dont on n’ose pourtant pas, le lendemain, forcer le camp. On se contente d’observer son départ. Le chef vaincu profite des dissensions entre les alliés pour s’éloigner en direction du nord. Il se réfugie en Pannonie, où il meurt deux ans plus tard, non sans s’être attaqué auparavant, en 452, à l’Italie du Nord et avoir saccagé Milan. Rome ne saura pas profiter de cette victoire, qui marque à la fois la fin de l’empire hunnique et le début de l’effondrement de l’autorité romaine en Gaule face aux rois barbares.
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