• La bataille de l’Alma - Septembre 1854

    La bataille de l’Alma - Septembre 1854

    Première victoire de la guerre de Crimée

    Depuis la déclaration de guerre à la Russie (28 mars 1854), les Alliés fran­çais et anglais n’ont pas remporté de succès décisifs sur les théâtres d’opéra­tions des rives orientales de la mer Noire et de la Baltique. Le géant russe se dérobe et sa puissance n’est pas enta­mée. L’état-major décide alors de détruire Sé- bastopol’, le grand arsenal russe de la mer Noire. Selon Saint-Arnaud, le com­mandant en chef français: «Il fallait for­cer l’ennemi à nous craindre; frapper la Russie dans la Crimée, l’atteindre jusque dans Sébastopol’, c’était la bles­ser au cœur.» Le 14 septembre, le corps expéditionnaire débarque sans incident à 30 km au nord de Sébastopol’, sur la plage d’Eupatoria, qui n’est pas défen­due. Il est fort de 27 600 Français, d’autant d’Anglais, de 6000 Turcs et de 137 bouches à feu. Le général russe Menchikov attend les Alliés plus au sud, dans une position qu’il juge inexpugnable, sur la rive gauche de l’Alma. Les 50000 hommes occupent les pentes escarpées du ver­sant sud d’un plateau. Surplombant la mer par d’abruptes falaises, ces hau­teurs ne s’amollissent que vers l’inté­rieur, au-delà d’un ravin qu’emprunte la route de Sébastopol’, La position paraît idéale et commande la vallée. Menchi­kov ne croit pas à une attaque sur son aile gauche que la falaise protège; aussi la laisse-t-il dégarnie. Il concentre l’essentiel de ses troupes de part et d’autre de la route de Sébastopol’ et sur l’aile droite. Saint-Arnaud et lord Raglan, le commandant en chef anglais, décident de surprendre l’ennemi et d’attaquer son aile gauche, puis de tour­ner sa droite et de forcer le centre. Au matin du 20 septembre, les généraux Bosquet et Bouat s’avancent vers les escarpements occidentaux. La réussite de l’entreprise repose sur l’agilité des zouaves et des tirailleurs d’Afrique, rompus aux terrains difficiles. Bosquet débouche sur le plateau avec ses canons après avoir emprunté «un sentier à peine tracé», tandis que Bouat escalade les falaises. Menchikov croit à une diversion, puis il dépêche des renforts; mais, déjà, les armées de Canrobert et du prince Napoléon attaquent au centre. Au prix d’un rude combat, les Français enfoncent les lignes russes et surgissent sur le plateau. A l’est, les Anglais s’avancent en rangs serrés sous un feu roulant qui leur cause de lourdes pertes. Ils se heurtent aux meilleures troupes russes. La bataille est longtemps indéci­se, mais les Russes sont peu à peu dé­bordés et se replient. Les Alliés sont harassés et ne les poursuivent pas. Saint-Arnaud est confiant: «Dans trois jours, je serai à Sébastopol’.» En fait, il faudra un an pour emporter la forte­resse.

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