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L’occupation de la zone sud
La lie du calice 11 novembre 1942
Le retour de Pierre Laval au pouvoir, le avril 1942, fait entrer la collaboration dans une nouvelle phase. Le 22 juin, il «souhaite (ouvertement) la victoire de l’Allemagne parce que, sans elle, le bolchevisme demain s’installerait partout». Plus tard, il exhorte les ouvriers français à partir pour l’Allemagne. Le 6 mai, le général Heydrich arrive à Paris: c’est la «polonisation de la France». Les interventions allemandes en «zone libre» commencent à devenir habituelles. Les miliciens y multiplient les brimades envers les adversaires du régime de Vichy ou de l’Allemagne. Les persécutions contre les juifs prennent de l’ampleur; on se met à saisir leurs biens. Les exigences allemandes s’accroissent: doublement des livraisons de vivres, augmentation considérable des transferts de marchandises, de matériel ferroviaire, cession de navires. Les réquisitions de travailleurs français se font toujours plus dures. Le 25 août, en Alsace et en Lorraine, le service militaire est institué pour les jeunes gens «de race allemande». Le 4 septembre, le gouvernement de Vichy promulgue une loi, applicable aux deux zones, qui rend mobilisables pour le travail forcé tous les hommes de 18 à 50 ans et les femmes célibataires de 21 à 35 ans. Enfin, une mission allemande de contrôle des postes clandestins se voit accorder le droit de pénétrer en zone sud. Bref, la France n’est plus, grâce à Laval, qu’un satellite de l’Allemagne. Le 8 novembre, le débarquement anglo- américain en Afrique du Nord va sonner le glas de la «zone libre». Trois jours plus tard, le Führer donne l’ordre d’occuper l’ensemble du territoire français; les Italiens administreront la Corse et une partie du Sud-Est. Le 27 du même mois, Hitler décide de saisir la flotte française de Toulon, qui se saborde. Le gouvernement français a perdu son empire et sa flotte; le pays est définitivement sous la botte allemande; quatre personnalités de premier plan (Blum, Daladier, Gamelin, Reynaud) sont aux mains de l’ennemi. L’armistice étant rompu, les Français considèrent que la collaboration — au sens limité — n’a plus de sens. Certains jugent que Pé- tain aurait dû quitter la métropole pour constituer un gouvernement provisoire en Afrique ou ailleurs. Quant à l’Allemagne, elle n’a fait qu’officialiser une situation de fait qui durait depuis huit mois. La France, ne pouvant plus être une alliée, va devenir une sujette. Le maréchal Pétain n’a aucune prise sur les événements; il n’est plus qu’un otage entre les mains des Allemands, l’objet permanent de leur chantage. Aux yeux de certains, cette triste position lui donne une auréole de martyr.
Tags : allemande, francais, zone, l’allemagne, sud
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