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L’«honnête homme» du XVIIe siècle
L'idéal culturel du Grand Siècle
Vers 1630, le monde^ aristocratique s’inspire de la Renaissance italienne; le succès prodigieux de L’Astrée, d’Honoré d’Urfé, en témoigne. C’est l’époque des précieuses de l’hôtel de Rambouillet, de Vaugelas et des grammairiens, de la fondation de l’Académie française, du polissage de la langue et des mœurs, des progrès de la civilité, appelée alors l’«honnesteté». Jusque-là, celle-ci n’était que le moyen, préconisé par tel ou tel moraliste, de réussir à la cour; elle était à l’usage exclusif des nobles. Dès 1630, la haute naissance n’est plus une condition absolue pour briller dans le monde; d’ailleurs, les gens d’esprit fréquentent les salons des «dames de condition» beaucoup plus que le Louvre. Lin peu plus tard, le chevalier de Méré définit la notion de l’«honnête homme» et en fait l’apologie: il s’agit d’un modèle d’humanité accomplie, dont vont s’inspirer le XVIIe siècle et le début du XVIIIe, et qui va transcender les classes et les pays. Dans L’Astrée, l’honnête homme a les traits d’un brillant et courageux chevalier; il s’incarne dans les héros cornéliens au cœur ferme et à l’âme bien née. De Montaigne, il a un «certain air», l’ouverture d’esprit et la prudence de jugement, la sincérité, la tolérance, le sens de la convenance. Tête bien faite, il se donne une culture éclectique qui exclut toute spécialisation étroite. Pascal lui reconnaît cet «esprit de finesse», fait de lucidité et de souplesse, que l’auteur des Pensées a rencontré dans la société aristocratique. Le duc de La Rochefoucauld, «le personnage le plus poli de son temps», en est le type accompli; ses Maximes en reflètent l’idéal: connaissance de soi, respect des autres, misanthropie sereine, authenticité, disponibilité d’esprit, goût de se perfectionner, volonté de plaire et de séduire par le tact et le charme de la conversation; de commerce agréable, de culture étendue, de sentiments élevés, de manières distinguées, individualiste, indépendant, fier, probe, d’une sagesse socratique, l’honnête homme pratique un savoir-vivre aristocratique et élitiste. Molière brosse le portrait de l’honnête homme à travers les propos de Philinte, au premier acte du Misanthrope, et ceux de Cléante, à la fin du premier acte de Tartuffe. De son côté, dans ses Caractères, La Bruyère fait la satire des gens qui ne sont pas «honnêtes», comme l’impénitent bavard Hermagoras. Au XVIIIe siècle, après l’«honnête homme» et avant le «gentleman» du XIXe siècle, apparaît P«homme de qualité», ami des lumières et des plaisirs; dans les salons, les clubs, les cafés, celui-ci défendra les idées nouvelles en matière sociale et politique.
Tags : siecle, l’«honnete, xviii, homme»
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Commentaires
1DannetteMercredi 8 Mai 2019 à 15:06Merci pour cette information mais pourriez vous mêtre la définition au 16 ème siècle s'il vous plaît ? MerciRépondre
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