• L’expédition Marchand à Fachoda

    L’expédition Marchand à Fachoda

    Une concession fructueuse

    Dans les dernières années du XIXe siè­cle, les conquêtes coloniales se multi­plient. L’Angleterre et la France sont rivales en Afrique noire. Depuis 1882, les Anglais occupent une place prépon­dérante en Egypte. Par la convention de 1890, la France doit se contenter du Sahara. En 1892 arrivent, en Egypte, le résident Cromer et le général Kitchener. Ils pré­parent la reconquête du Soudan dont un chef de tribu, le «mahdi» (messie), Muhammad Ahmad, s’est rendu maître. En 1896, Kitchener commence sa cam­pagne par la reprise de Dongola, à la quatrième cataracte du Nil. Le plan bri­tannique a pour but la liaison nord-sud, Le Caire-Le Cap. A la même date, les Français, désireux de relier leurs posses­sions du Congo à celles de Somalie, organisent une expédition en vue de tra­cer une voie d’ouest en est, de Dakar à Djibouti. L’opération est confiée au commandant Marchand. Officier d’infanterie de marine, Jean- Baptiste Marchand a accompli, depuis 1889, de nombreuses missions en Afrique occidentale; il a exploré la Séné- gambie, la région du haut Niger et l’in­térieur de la Côte-d’Ivoire. Partie de l’Oubangui en 1897, l’expédition Mar­chand se dirige vers la région mal con­nue du Bahr el-Ghazal, au confluent du Nil Blanc. Le 10 juillet 1898, elle arrive à Fachoda, grand village sur la rive droite du fleuve et ancien centre militai­re égyptien; elle s’y établit. Le 2 septembre 1898, Kitchener, à la tête de 20000 Anglo-Egyptiens, défait le mahdi à Omdurman, sa capitale, au confluent du Nil Bleu. Il poursuit sa route et, arrivé devant Fachoda, somme les Français de lui céder la place. Mar­chand refuse d’abandonner le retranche­ment et d’amener le drapeau français. Londres exige de Paris le renvoi de cet officier entêté. L’opinion, des deux côtés de la Manche, s’exaspère; l’incident devient grave; on est à deux doigts du conflit armé. A Paris, le ministre des Affaires étran­gères Hanotaux, qui s’est rapproché de l’Allemagne, pense qu’on pourrait profi­ter de la situation difficile où se trouve l’Angleterre au Transvaal. Mais son successeur au Quai d’Orsay, Delcassé, a des vues différentes: craignant la puis­sance allemande, il préconise de complé­ter l’alliance franco-russe par une enten­te avec la Grande-Bretagne. Pour favo­riser cette politique, il s’incline prudem­ment devant les exigences anglaises. En novembre 1898, il donne l’ordre au commandant Marchand d’évacuer la position de Fachoda. En France, l’opinion considère cette dé­cision comme une humiliation. Les sen­timents nationalistes se traduisent en anglophobie coléreuse, ce qui n’em­pêche pas les diplomates, encoura­gés par le roi Edouard VII, de préparer l’Entente cordiale qui sera signée le 8 avril 1904. Le recul de Fachoda aboutit donc à un succès politique fran­çais.

    « Le maréchal Bernadotte - 1763-1844Conquête de l’Italie par Charles VIII 1494-1497 »

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