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L’Empire autoritaire - 1852-1860
L’opposition est réduite au silence
De l’instauration du second Empire aux quelques timides réformes d’inspiration libérale réalisées aux environs de 1860, le gouvernement impose sa toute- puissance sans aucune concession. On qualifie cette période d’«Empire autoritaire» que Napoléon III justifie en affirmant qu’il est l'incarnation de la volonté populaire. C’est au nom du peuple qu’il s’arroge des pouvoirs dictatoriaux. Des décrets ont complété la Constitution, largement approuvée par le plébiscite de 1851. L’empereur se veut responsable devant le peuple mais, en réalité, les institutions font de lui le maître absolu; le pouvoir n’est qu’à sens unique. L’exercice du suffrage universel est faussé par l’appui que reçoit le candidat officiel à la députation, agréé et aidé par l’administration qui multiplie les tracasseries envers ses rivaux éventuels. Sénateurs et conseillers d’Etat sont nommés par le pouvoir. Les Assemblées ne sont donc que les instruments dociles du gouvernement. Napoléon III règne sans partage; il choisit les ministres parmi ses familiers et les révoque à sa guise; ils n’ont d’ailleurs qu’un rôle consultatif. Seul l’empereur décide. Les rouages de l’Etat lui sont entièrement soumis. Elus, officiers, magistrats et fonctionnaires doivent prêter ce serment: «Je jure obéissance à la Constitution et fidélité à l’empereur.» L’autorité impériale s’étend sur tout le pays par le biais de 250000 fonctionnaires; parmi ceux-ci les préfets — triés sur le volet — jouissent de pouvoirs considérables au niveau des départements dont ils surveillent et animent la vie politique, économique et administrative. L’opposition ne peut guère se manifester. Les journaux sont soumis à une autorisation préalable et à un fort cautionnement. Ils subissent de lourdes charges fiscales et postales. Lorsqu’un article déplaît, le journal reçoit un avertissement; trois avertissements entraînent sa disparition. Seuls quelques journaux d’opposition survivent grâce à une grande circonspection. L’enseignement est étroitement surveillé; la police est omniprésente; chacun doit mesurer ses propos. Les associations sont strictement contrôlées. L’armée est prête à réprimer toute tentative de subversion. En dépit de l’appui d’une bourgeoisie comblée par la prospérité économique et d’un clergé satisfait des prévenances du régime, l’Empire craint pour son avenir: quoique minoritaire, l’opposition l’inquiète. Les républicains obtiennent 650000 voix en 1857 contre 5 500000 aux candidats officiels. L’année suivante, l’attentat d’Orsini contre la personne de l’empereur sert de prétexte pour aggraver l’oppression et déporter nombre de républicains
Tags : pouvoir, 1860, l’empire, l’empereur, journal
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