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L’émeute des «maillotins» - 1382
«Brandissant trois mille maillets de plomb»
A la fin du règne de Charles V, un fort mécontentement se manifeste dans tout le royaume, face à la fiscalité royale. Après la mort du roi, la situation financière du royaume se dégrade, d’autant que le duc d’Anjou, un des oncles de Charles VI, projette une coûteuse expédition en Italie. Au début de 1382, le pouvoir négocie avec les métiers parisiens le rétablissement des «aides» récemment supprimées. Le 1er mars 1382, l’émeute éclate lorsqu’un fermier prétend lever l’impôt sur les ventes d’une marchande de cresson des Halles. Comme d’habitude, on s’en prend aux juifs. Certains sont égorgés, d’autres acceptent d’être baptisés sur-le- champ. Les beaux hôtels de la rive droite appartenant aux fermiers, aux riches négociants et usuriers, aux officiers du roi, brûlent. Craignant une riposte des sergents du roi, les insurgés cherchent des armes. Ils enfoncent les portes de l’Hôtel de Ville et mettent la main sur trois mille maillets de plomb, d’où le nom de «maillets», puis de «maillotins», qui sera donné aux insurgés. Ils trouvent des renforts en libérant les détenus des différentes prisons parisiennes. Cependant, les riches bourgeois commencent à s’inquiéter de la tournure des événements. Les Parisiens demandent l’abolition de l’impôt et une amnistie. Les gens du roi refusent. Les troubles gagnent la province: Normandie, Champagne, Picardie, Flandres... A Paris, le clergé s’entremet et, le 13 mars 1382, le roi accorde l’amnistie générale, au grand soulagement des riches bourgeois. Cependant, la population parisienne a les yeux tournés vers les Flandres, vers Gand, où la révolte fait rage. Mais les Gantois révoltés sont écrasés à Roosebeke par l’armée royale, le 1er décembre 1382. Désormais, Paris peut craindre les représailles du jeune roi victorieux. Le 11 janvier 1383, Charles VI se présente, en armes, devant la porte Saint- Denis. Ses sergents mettent à bas les lourds vantaux de bois bardés de fer, signe que les privilèges de Paris sont abolis. Le 12, trois des principaux meneurs de la journée des «maillotins» sont pendus. De la mi-janvier à la fin février, les exécutions par pendaison ou décollation se succèdent, tandis que l’armée royale pille, rosse, viole... Ceux qui se sont enfuis sont bannis et leurs biens confisqués. Une lourde amende est infligée à la ville et plusieurs centaines de confiscations renflouent les finances royales et la bourse de bien des courtisans. Le 20 janvier, une «aide» indirecte est rétablie, à compter du 1er février 1383, sur toutes les marchandises. La prévôté des marchands sera désormais réunie à la prévôté de Paris. La ville n’aura dorénavant comme chef que l'officier du roi. Toutes les juridictions professionnelles sont dissoutes.
Ainsi, Paris paie fort cher cette journée des «maillotins».
« La fin de la Révolution - 4 septembre 1797-9 novembre 1799La Convention thermidorienne - Juillet 1794-octobre 1795 »
Tags : 1383, roi, paris, «maillotins», viole
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