• Jacques Lefèvre d’Etaples - Vers 1455-1536

    Jacques Lefèvre d’Etaples - Vers 1455-1536

    Le père de l’évangélisme français

    Né à Etaples, dans le diocèse d’Amiens, vers 1455, Jacques Fabri ou Lefèvre fait ses études à Paris où il prend le grade de maître ès arts. Il voyage ensuite dans toute l’Europe, revient à Paris où il enseigne la philosophie au collège du Cardinal-Lemoine jusqu’en 1507, au moment où se produit 1’«appel de Meaux» qui va faire de lui le chef d’une nouvelle école, celle de l’évangélisme, annonciatrice de la Réforme française. A Meaux, Pévêque Briçonnet, venu de Lodève, soutient une nécessaire réforme de l’Eglise; après avoir réformé son abbaye de Saint-Germain-des-Prés, il se met au service d’un retour aux sources de l’Evangile, ne souhaitant qu’une cho­se, «que le Christ triomphe dans cette affaire». De 1521 à 1524, «Monsieur de Meaux» entretient une correspondance avec la sœur du roi, Marguerite d’Angoulême. L’appel de Meaux fait de Lefèvre d’Eta­ples, «petit vieillard» timide et débile dont le nom est salué par toute l’Europe, le chef de la nouvelle école évangélique. A Paris, il domine un groupe d’étudiants et de lettrés passionnés par la culture nouvelle; par ses amis, Budé et Guillau­me Petit, confesseur du roi, il a l’oreille des princes; Erasme l’estime. Il publie son Commentaire sur les épîtres de saint Paul, avec une nouvelle traduction latine (1512 et 1531), les Commentaires sur les Evangiles (Meaux, 1523), une traduction française du Nouveau Testa­ment (Paris, 1525), faite sur la Vulgate et destinée aux fidèles. Ces œuvres sus­citent la colère de la faculté de théologie qui le poursuit jusqu’à Meaux dont il est grand vicaire. En 1525, il doit se réfu­gier à Strasbourg. De retour de Madrid, François Ier le nomme précepteur de Charles, son troisième fils. En 1531, la reine de Navarre l’emmène à Nérac où il passe ses dernières années et où il meurt en 1536. Lefèvre d’Etaples a eu pour principal idéal le retour à PEvangile. Vulgariser les livres saints, en esquisser pour l’élite l’interprétation spirituelle, en traduire pour le peuple le texte vrai, mettre les âmes en contact avec la parole de Dieu, tel est l’objectif de la nouvelle école de l’automne 1521 à la fin de 1524. Il faut faire vite: les idées luthériennes se pro­pagent; si le mouvement n’est dirigé ou contenu, il peut devenir une révolution ou un schisme. De là l’intérêt de l’expé­rience fabriste: elle rencontre l’incom­préhension des autorités; elle demeure catholique mais, rapidement, la poli­tique va déborder la mystique; les inno­vations de Meaux sont condamnées par l’Eglise traditionnelle; la rupture calvi­niste est proche.

    « Jean BodinGuillaume Budé - 1467-1540 »

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