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Guillaume Budé - 1467-1540
Le rénovateur des études grecques
Né en 1467, fils de Jean Budé, grand audiencier de France, Guillaume fait ses études d’abord à Paris, puis à la faculté de droit d’Orléans. La chasse est son occupation préférée jusqu’au jour où se produit sa «révolution hellène»; il change d’orientation, se consacre aux langues anciennes et, à 23 ans, aborde toutes les sciences: théologie, jurisprudence, mathématiques, lettres... vivant exemple de ces humanistes qui, rejetant le passé scolastique, se vouent à l’exaltation de l’Antiquité, source de vie et de connaissance. Le grec est sa passion.Il a pour maître Georges Hermonyme de Sparte, qui l’initie à Homère, et comme ami Jean Lascaris, «le plus docte Grec de son temps»; qui lui procure leçons et livres. Jusque-là, le grec était proscrit des études, les moines y voyant «la langue qui enfante toutes les hérésies». En 1529, Budé publie ses savants Commentaires sur la langue grecque qui vont servir de base au Thesaurus graecae linguae d’Henri Estienne.Budé se consacre autant à l’action qu’à l’érudition: comme érudit, outre ses Annotations aux Pandectes où il montre une connaissance de l’Antiquité alors rare chez les jurisconsultes, son traité De asse et partibus ejus révèle en lui le meilleur connaisseur de l’économie des Anciens dans le domaine difficile de l’histoire monétaire. Erasme, qui se brouillera un temps avec Budé, l’appelle tout de même le «prodige de la France». En 1522, Budé dirige la librairie du roi à une époque où le livre est encore rare et coûteux. Homme d’action, Budé sert comme diplomate. Son prestige d’humaniste à l’échelle européenne incite Louis XII puis François Ier à lui confier l’ambassade près le Saint-Siège. Très bien reçu à Rome, Budé n’apprécie pourtant guère, dans sa simplicité vertueuse, les intrigues de la cour. Il sollicite son rappel. Elu prévôt des marchands par la ville de Paris, il obtient que François Ier réalise sa promesse de créer un Collège des lecteurs royaux. Budé surveille et dirige la mise en place de l’institution avec Lascaris. Il établit la bibliothèque de Fontainebleau. Mais ses charges lui pèsent: elles le détournent de ses chères études! Il meurt en août 1540, ayant refusé les obsèques solennelles; il est conduit de nuit au cimetière de Saint-Nicolas-des- Champs, sa paroisse. Sa veuve et quelques-uns de ses enfants partent pour Genève. Catholique intègre, il a censuré les désordres de la cour romaine et les dérèglements du clergé. Comme seigneur d’Yerres, près de Paris, il a été un bon administrateur. Il s’est montré aussi honnête magistrat. En rénovant les études grecques, il a contribué à la création d’une conscience européenne.
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