• 3 sept. 1939: la France entre en guerre

     

    3 sept. 1939: la France entre en guerre

    Les dés sont jetés...

    Le 23 août 1939, le pacte germano soviétique détruit en Europe les derniers espoirs de paix. En France, beaucoup estiment qu'il est impossible de sauver la Pologne. Pourquoi donc faire la guerre? Pourquoi «mourir pour Dantzig»? L'opinion britannique réagit tout autre­ment: Londres maintient et même ren­force ses liens avec Varsovie, ce qui amène Hitler, surpris et inquiet, à sur­seoir à l'invasion prévue pour le 27 août. Mussolini propose alors une conférence internationale pour régler tous les litiges en suspens. Le ministre français des Affaires étrangères, Georges Bonnet, est prêt à accepter; mais son cabinet pres­sent un piège et reste très réticent. Le 1er septembre, l’armée allemande pé­nètre en Pologne. Les réactions britanni­ques et françaises ne s’harmonisent guè­re: ce n’est qu’à 21 h 30 qu’une protes­tation commune parvient à Berlin. A Paris, Georges Bonnet se cramponne toujours à la proposition italienne; Lon­dres soupçonne Paris de se dérober; la Chambre des communes reproche à Chamberlain son manque d’énergie, qu’elle attribue à l’influence française. Répondant pour son compte à Mussoli­ni, lord Halifax, chef du Foreign Office, subordonne toute négociation au retrait des troupes allemandes de Pologne. Le 3 septembre à 9 heures, la Grande- Bretagne présente à la Wilhelmstrasse un ultimatum exigeant cette mesure, faute de quoi, dès 11 heures, «l’état de guerre existera entre elle et le Reich allemand». A Paris, on hésite encore; Daladier con­naît la tiédeur de l’opinion; contraint à son tour de rédiger un ultimatum, il évi­te de le faire coïncider avec celui des Anglais et s’abstient d’y employer le mot «guerre». Il le fait présenter par l’ambassadeur Coulondre à 17 heures. Contre la lettre de la Constitution, son gouvernement a pris sa décision sans consulter le Parlement et certains ver­ront là un acte illégal. Plus tard, la propagande allemande pré­tendra que la France est entrée en guer­re sans motif valable, qu’elle a fait le jeu de la Grande-Bretagne et qu’elle porte donc l’entière responsabilité de sa défai­te de 1940. Pour mieux accréditer cette thèse, l’occupant contraindra le gouvernement de Vichy à ouvrir, à Riom, le procès de Daladier et des principaux ministres de la IIIème  République. La vérité est qu’en 1939, la France n’a pas les moyens de sa politique. Elle se lance dans le conflit sans préparation suffisante parce qu’elle ne peut se per­mettre un nouveau Munich sans le sou­tien moral de son alliée d’outre-Manche.

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