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    Suger

    Le «Père de la patrie»

    Cet abbé de Saint-Denis fut le conseiller de Louis VI et de Louis VII et l’une des plus brillantes figures politiques de l’époque. C’était avant tout un homme d’Eglise.

    Né vers 1081 d’une famille pauvre, il avait étudié à Saint-Denis, puis à Saint- Benoît-sur-Loire, avant de revenir à Saint-Denis, où il s’occupa bientôt de l’administration de l’abbaye. Elu abbé en 1122, il devint le familier de Louis VI qui le chargea de nombreuses missions diplomatiques auprès des papes et s’entoura de ses conseils pour l’en­semble de la politique royale. Moine dévoué à PEglise, il l’était tout autant à la royauté qu’il considérait comme la protectrice de PEglise. Petit, frêle, d’une intelligence vive, précise, concrète, c’était un esprit juste, pondéré, plein de bon sens, qui répugnait aux excès d’ascétisme ou de réformisme et s’oppo­sa, à cet égard, à son fougueux contem­porain, saint Bernard. Travailleur infati­gable, Suger mit, à servir son abbaye, la même ardeur qu’à servir le roi. En ce qui concerne Saint-Denis, sa gestion temporelle et spirituelle fut exemplaire: il restaura la vie monastique, enrichit l’abbaye et fit reconstruire la magnifique église consacrée en 1144. Du point de vue politique, il conseilla Louis VI avec prudence, l’engageant à guerroyer dans le royaume contre les brigands et les vassaux infidèles, mais le réconciliant avec ses ennemis extérieurs, car cet homme juste et sage entretenait des rapports amicaux aussi bien avec le roi d’Angleterre, Henri Ier Beauclerc, qu’avec Thibaud de Champagne, tout aussi redoutables pour la monarchie française.

    Ecouté de Louis VI, Suger le fut égale­ment de Louis VII qui le prit comme conseiller avant de le nommer régent lors de son départ pour la deuxième croisade. Pendant l’absence du roi, il conserva intact le domaine royal, le fai­sant fructifier avec tant de succès que les caisses du royaume étaient encore pleines après qu’il eut envoyé à Louis VII tout l’argent nécessaire à son expé­dition. Il maintint aussi l’ordre dans le royaume, ce qui n’était pas si simple, et il eut à lutter contre le propre frère du roi, Robert de Dreux, revenu prématu­rément d’Orient et que des seigneurs mécontents voulaient mettre sur le trône. Au retour de Louis VII, le sage minis­tre s’efforça d’empêcher la rupture de l’union royale, rupture qui devait se con­sommer peu après sa disparition. Epuisé par sa double tâche, religieuse et politique, Suger mourut à Saint-Denis le 13 janvier 1151. Il laissa à la postérité une admirable Vie de Louis le Gros et le début d’une Vie de Louis VII, œuvres très précieuses pour la connaissance de toute cette période. Suger mérite bien le titre de «Père de la patrie» qui lui fut donné après sa mort par son biographe, le moine Guillaume

     

     

    « Alexandre MillerandAristide Briand »

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