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Robert Estienne 1503-1559
Imprimeur de la célèbre famille des Estienne, fils d’Henri, né à Paris en 1503, Robert Estienne participe à cette formation, propre à la Renaissance, qui unit érudition, technique et amour-de la beauté. Erudition, grâce à sa connaissance des langues anciennes, latin, grec, mais également hébreu. Robert Estienne collabore quelque temps avec Simon de Colines, beau-père de son frère François, ët publie une édition du Nouveau Testament. Il épouse peu après Pétronille, fille de l’imprimeur Josse Badius; celle-ci enseigne elle-même le latin à ses enfants et à ses domestiques: on parle latin au foyer des Estienne. Technique, quand Robert s’établit à son nom dans le quartier où a travaillé son père. Il met sous presse, en mars 1527, les Partitions oratoires de Cicéron. Chaque année, il publie, enrichies de notes et de préfaces, de nouvelles éditions des auteurs classiques. Quant à l’esthétique, elle apparaît non seulement dans la présentation des ouvrages, mais dans le choix des caractères d’imprimerie. En 1532 paraît une belle édition latine de la Bible. Robert Estienne publie ensuite le Thésaurus lin- guae latinae auquel, aidé de savants et d’amis, il a travaillé plusieurs années. En 1539, il est nommé imprimeur royal pour le latin et pour l’hébreu: à sa demande, le souverain fait fondre par Ga- ramond les beaux caractères conservés par la Bibliothèque nationale de Paris. Homme de la Renaissance, Robert Estienne est aussi homme de la Réforme: dès ses premières publications, il se heurte à la faculté de théologie de Paris. Seul l’appui de François Ier le sauve. Il accepte alors de n’imprimer qu’avec le consentement de la Sorbonne. La mort du roi le laissant sans protection, il décide de se retirer à Genève avec sa famille. Il y arrive en 1552, y imprime, en collaboration avec Conrad Badius, une édition française du Nouveau Testament. Il établit ensuite sa propre imprimerie, est reçu bourgeois de Genève en 1556 et meurt le 7 septembre 1559. D’un caractère ardent et décidé, poussé par la passion du savoir et de la vérité, par le goût du travail bien fait, Robert Estienne prend place dans l’histoire de la Renaissance aux côtés des grands imprimeurs Aide Manuce et Froben. Plus que les grands capitaines, il a contribué à l’ornement de la France de François Ier. Son emblème en tant qu’imprimeur du roi est un olivier dont plusieurs branches sont détachées. Son Dictionarium latino-gallicum («Dictionnaire latin-français») est le plus ancien du genre. Robert Estienne a donc droit à la reconnaissance de tous les étudiants.
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