• Pierre Laval

     

    Pierre Laval

    Le collaborateur N° 1

    Le 9 octobre 1945, après un procès très controversé, Pierre Laval est condam­né à mort par la Haute Cour de justice; son recours ayant été rejeté, il tente de se suicider; il est ranimé et fusillé dans des circonstances pénibles. Licencié en droit, Pierre Laval commen­ce sa carrière comme avocat de diverses organisations de travailleurs. Pendant quelques années, il se donne l’étiquette de «socialiste indépendant». A ce titre, il occupe plusieurs postes ministériels. Il est président du Conseil à trois reprises (1931-1932, 1932, 1935-1936).

    L’échec de sa politique étrangère écarte Laval du pouvoir pendant quatre ans, soit jusqu’en 1940. Dans la coulisse, il se montre «antibelliciste» dès 1937 et, en 1939, adversaire de la déclaration de guerre; il est en effet convaincu que le conflit pourrait être évité. Assez fruste, réfractaire aux idéologies, il est persua­dé d’incarner le bon sens populaire.

    En juin 1940, grâce à l’autorité qu’il tire d’une situation qu’il semble avoir été l’un des seuls à prévoir, il est nommé par Pétain ministre d’Etat. Il est, le 10 juillet, le meilleur avocat des pleins pou­voirs demandés par le chef de l’Etat; deux jours plus tard, il devient vice- président du Conseil. A ses yeux, l’Alle­magne est d’ores et déjà victorieuse; la Frunce doit donc chercher à s’entendre avec elle pour avoir sa place dans l’Europe nouvelle, quitte à se résigner à des «pertes territoriales inévitables». Le 22 octobre, sur l’initiative de l’ambassadeur alleman., une rencontre est aménagée avec le F'ührer et Laval. Mais les maigres concessions obtenues, l’antipathie de Pétain conduisent ce der­nier, le 13 décembre, à renvoyer avec éclat son ministre qui est remplacé par l’amiral Darlan; la politique dilatoire de ce dernier et surtout la tournure prise par le procès de Riom exaspèrent cependant les Allemands qui exigent le retour de Laval, le 18 avril 1942. Celui-ci doit faire face aux exigences de l’occupant, devenues brutales; il croit pouvoir les éluder par un maquignonna­ge au jour le jour, qu’il érige en système. Les quelques résultats qu’il obtient, comme le retour de certains prisonniers ou l’inertie volontaire de l’administra­tion, ne peuvent masquer, cependant, la mise au pas du pays: l’entretien des troupes d’occupation dévore les 58 % du revenu national; les Allemands accrois­sent le rôle de leurs services; Vichy doit épurer son administration, arrêter ses fonctionnaires indociles, reconnaître la L.V.F. et la Milice, instituer le S.T.O., tolérer la persécution des Juifs et même y prêter la main; l’occupation de la zone sud met un comble à ce marché de dupes.

     

    En 1944, Laval, comme Pétain, est emmené par les Allemands; en mai 1945, il se réfugie en Espagne d’où il est extradé; il témoigne au procès Pétain avant d’être lui-même jugé.

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